Mer de Chine méridionale : les Philippines attisent les tensions avec Pékin lors d'une nouvelle visite dans les eaux contestées

Lors de la visite de lundi, le chef des Forces armées des Philippines (AFP), Cirilito Sobejana, a félicité les soldats pour le rôle qu’ils ont joué dans la protection des habitants de l’île et la « garde des territoires du pays » dans la voie navigable stratégique. Cette visite intervient après les récentes protestations diplomatiques des Philippines contre ce qu’elles disent être la présence illégale de centaines de navires de la « milice maritime chinoise » à l’intérieur de sa zone économique exclusive et près de ses îles occupées en mer de Chine méridionale. Des diplomates chinois ont déclaré que les bateaux s’abritaient juste d’une mer agitée et qu’aucune milice n’était à bord.

Le voyage de Sobejana à Thitu, connu des Philippins sous le nom de Pagasa, a eu lieu lundi, mais l’information n’a été rendue publique par l’AFP que mercredi.

Thitu est le plus grand des neuf récifs, hauts-fonds et îles que les Philippines occupent dans l’archipel des Spratly, et abrite un petit nombre de militaires et de civils.

Sobejana a déclaré aux journalistes : « Les troupes sont dans un très bon état d’esprit, leur niveau de moral est élevé surtout après notre visite. »

Il a ajouté qu’il souhaitait également inspecter l’île pour superviser les plans visant à la convertir en un centre logistique afin de faciliter le ravitaillement des ressources navales effectuant des patrouilles.

L’ambassade de Chine à Manille n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Les Philippines, Brunei, la Chine, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam ont des revendications concurrentes de souveraineté dans la mer de Chine méridionale, un conduit pour des marchandises de plus de 3 000 milliards de dollars chaque année.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Asie du Sud-Est et de la Chine ont convenu lors d’une réunion lundi de faire preuve de retenue en mer de Chine méridionale et d’éviter des actions qui pourraient exacerber les tensions.

Cela survient alors que la Malaisie a insisté sur le fait que la Chine explique une « intrusion » de 16 avions de l’armée de l’air dans son espace aérien, après que l’armée du pays d’Asie du Sud-Est ait détecté une activité « suspecte » au-dessus de la mer de Chine méridionale.

Le ministre des Affaires étrangères Hishammuddin Hussein a déclaré que la Malaisie publierait une note de protestation diplomatique et demanderait à l’ambassadeur de Chine en Malaisie d’expliquer la « violation de l’espace aérien et de la souveraineté de la Malaisie ».

M. Hishammuddin a déclaré dans un communiqué : « La position de la Malaisie est claire : avoir des relations diplomatiques amicales avec n’importe quel pays ne signifie pas que nous compromettrons notre sécurité nationale ».

L’ambassade de Chine a déclaré plus tôt que les avions effectuaient un entraînement de vol de routine et « respectaient strictement » le droit international sans violer l’espace aérien d’autres pays.

Un porte-parole a ajouté : « La Chine et la Malaisie sont des voisins amis, et la Chine est disposée à poursuivre les consultations amicales bilatérales avec la Malaisie pour maintenir conjointement la paix et la stabilité régionales ».