Le président français Emmanuel Macron et la leader du Rassemblement national Marine Le Pen ont vu leurs partis respectifs trébucher dimanche alors que les conservateurs sortants montaient en tête au premier tour des élections régionales entaché par un taux de participation record. Les élections régionales de dimanche avaient été décrites comme une répétition générale de l’élection présidentielle de l’année prochaine – mais à 20 heures, les protagonistes putatifs du concours de l’Elysée avaient vu leurs partis respectifs vaciller aux urnes. Le Rassemblement national (RN) de Mme Le Pen espérait mener dans jusqu’à six des 13 régions de France métropolitaine, le mettant sur la bonne voie pour remporter sa toute première région – ou plus – lors du second tour du 27 juin.

Cependant, le parti n’a dominé qu’un seul concours, dans le sud de la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, ne s’assurant qu’une mince avance dans une course avec laquelle il espérait s’enfuir.

Pendant ce temps, le président Macron a vu son parti subir une nouvelle défaite humiliante aux urnes, un an après sa piètre performance aux élections municipales.

Le vote de dimanche a toutefois donné un coup de pouce à un trio de titulaires conservateurs nourris d’ambitions présidentielles.

Xavier Bertrand dans la région nord des Hauts-de-France, Valérie Pécresse en région parisienne et l’ancien chef du parti Laurent Wauquiez, qui a failli remporter la victoire en Auvergne-Rhône-Alpes avec 45 % des voix.

Des trois, M. Bertrand était considéré comme faisant face à la campagne de réélection la plus difficile dans une région appauvrie qui a longtemps été une cible privilégiée du parti de Mme Le Pen.

Au final, il a battu son rival du Rassemblement national.

Plus tôt cette année, le chef du groupe de réflexion Euro Intelligence basé à Londres, Wolfgang Munchau, avait mis en garde M. Macron et l’UE contre M. Bertrand et sa candidature à l’élection présidentielle française de 2022.

Il a écrit : « Le président français pourrait s’inquiéter pour Xavier Bertrand, ancien membre en vue des Républicains et candidat potentiel 2022 proche du [fishing] industrie.

« Bertrand est président de la région Hauts-de-France.

« Il a été ministre de la Santé sous Jacques Chirac et ministre du Travail sous Nicolas Sarkozy.

En 2014, l’ancien ministre de la Santé déclarait ne plus croire au pas-de-deux franco-allemand au cœur du projet européen.

Il a déclaré au Journal du Dimanche : « Ce n’est pas la fin de la politique française.

« Prenez de l’énergie – je ne vois pas comment nous pouvons avoir une politique commune alors que nos intérêts sont si différents. »

En 1992, il mène la campagne du « non » au traité de Maastricht dans son département, l’Aisne en région Picardie.

Cependant, il s’est prononcé fermement en faveur d’une Constitution européenne pour le référendum du 29 mai 2005.