La récession promise par les voix catastrophiques n'est pas garantie, déclare Geoff Ho

La Grande-Bretagne a subi une contraction économique plus forte que prévu en juillet et, même si ce n’est pas une bonne nouvelle, la récession promise par les voix pessimistes n’est pas garantie.

Le PIB ou produit intérieur brut a chuté de 0,5 pour cent en juillet, alors que le marché s’attendait à une baisse de 0,2 pour cent, essentiellement en raison des conditions météorologiques épouvantables et des grèves. Ces facteurs pouvant être considérés comme ponctuels, il est peu probable que juillet soit le début d’une récession économique prolongée.

Les grèves dans le secteur de l’éducation semblent avoir été réglées par l’accord sur les salaires de 6,5 pour cent convenu par le gouvernement et les syndicats, ce qui signifie que sa contribution à l’économie se rétablira assez tôt.

En outre, il faut s’attendre à une certaine reprise de la production dans le secteur de la santé, car il est peu probable que le grand nombre de grèves dans le secteur de la santé en juillet, cinq jours pour les jeunes médecins et 48 heures pour les consultants et les radiologues, se reproduise.

Bien que le conflit salarial entre les agents de santé et le gouvernement soit permanent, je ne serais pas surpris qu’il y ait moins de grèves au cours d’un seul mois, étant donné que les gens n’étaient pas payés ces jours-là.

Le mauvais temps de juillet a annulé les gains obtenus lors des journées chaudes de juin. À mesure que le temps redeviendra « normal » et que le nombre de jours perdus à cause des grèves diminuera, on s’attend à ce que l’activité économique dans le secteur des services commence à se normaliser.

Pour une économie aussi déséquilibrée que la nôtre, cela compte. Les services sont le principal moteur du PIB britannique et leurs performances détermineront en fin de compte si nous entrons ou non en récession. L’activité dans le secteur de la construction indique qu’il a renoué avec la croissance et, même si le secteur manufacturier est faible, ne représentant que 10 pour cent de l’économie, un ralentissement dans ce secteur ne fera pas basculer le pays dans la récession.

En effet, avec une forte croissance des salaires, une baisse de l’inflation et un début de reprise des investissements des entreprises, il ne faut pas être surpris si la consommation des ménages et des entreprises est robuste, soutenant ainsi l’économie.

En outre, le faible chiffre du PIB devrait permettre à la Banque d’Angleterre d’éviter une 15e hausse consécutive des taux d’intérêt. Plutôt que de continuer à relever les taux pour maîtriser l’inflation, elle pourrait faire une pause et laisser les effets des hausses précédentes se répercuter sur l’économie.

Ainsi, même si la situation n’est pas entièrement sombre, elle ne s’améliore guère non plus. L’économie est coincée dans un cycle de croissance anémique et pour des millions de personnes, cela ne sera pas très différent d’une récession. Sans réformes structurelles ciblées et pleinement chiffrées et sans incitations de la part du gouvernement, le cycle se poursuivra.