Emmanuel Macron s'efforce de remédier au blocage de la Hongrie à l'adhésion de la Suède à l'OTAN

Le président français Emmanuel Macron se précipite en Suède pour tenter de dissiper la résistance de la Hongrie au vote sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN, alors que les dirigeants de l’UE sont aux prises avec des points de vue divergents sur la politique de défense et les deux années imminentes de la guerre en Ukraine.

Au premier plan des discussions lors de la visite de Macron se trouveront les dernières étapes de l’adhésion de la Suède à l’OTAN, la défense européenne et la réaffirmation du soutien à l’Ukraine étant en tête de l’ordre du jour.

L’Elysée a déclaré : « La Suède est l’un de nos partenaires au sein de l’Union européenne, et la finalisation de son adhésion fera d’elle un allié au sein de l’OTAN ».

Malgré un large soutien à la candidature de la Suède à l’OTAN, la Hongrie reste le dernier obstacle. L’opposition hongroise, MSZP, appelle à un vote immédiat, tandis que le Premier ministre Viktor Orbán insiste sur une ratification rapide. Cependant, le président de l’Assemblée nationale hongroise, László Kövér, minimise l’urgence, affirmant qu’un vote extraordinaire n’est pas nécessaire.

Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström rejette les accusations de calomnie de la part de la Hongrie. En réponse aux déclarations de Kövér, Billström a déclaré : « Il représente le Parlement, mais je suppose que la partie hongroise est consciente des promesses qu’elle a faites au monde extérieur. Qu’ils ne seront pas les derniers à ratifier la Suède.»

La Hongrie, qui avait promis auparavant de ne pas être la dernière à ratifier l’adhésion de la Suède à l’OTAN, semble désormais revenir sur cet engagement. Kövér a déclaré : « Quelqu’un doit être le dernier. »

L’incertitude entourant la position de la Hongrie crée un défi diplomatique pour Macron alors qu’il s’efforce de naviguer dans le réseau complexe des dynamiques de défense européennes.

Sa visite intervient avant une réunion sensible du Conseil européen du 1er février, au cours de laquelle les dirigeants de l’UE délibéreront sur le blocage par la Hongrie du plan d’aide financière de 50 milliards d’euros proposé à l’Ukraine. Le soutien militaire est également à l’ordre du jour alors que la guerre en Ukraine approche de ses deux ans.

Le moment est crucial, car la Commission européenne devrait présenter fin février sa stratégie pour l’industrie européenne de la défense (EDIS), visant à renforcer la production d’armes du bloc.

Malgré leur participation au groupe de travail antiterroriste Takuba dirigé par la France au Sahel, ces derniers mois ont vu Paris et Stockholm diverger sur la politique de défense de l’UE. Alors que la France met l’accent sur l’industrie de défense du bloc, la Suède, aux côtés des pays baltes et de l’Est de l’UE, plaide pour une priorité aux besoins de guerre et à la reconstitution des stocks.

Cependant, l’équipe présidentielle française a noté que « la Suède est un pays qui pense comme la France », indiquant une volonté de renforcer la coopération en matière de sécurité européenne.

Macron ambitionne de renforcer les relations bilatérales, exprimant une volonté commune de coopération. L’Elysée a déclaré que l’objectif de Macron est de « confirmer la place de la France en tant que partenaire de confiance de la Suède en matière de défense et de sécurité ».

Macron devrait aborder les questions de défense européenne dans un discours devant de jeunes officiers et représentants des forces armées suédoises.