Une avancée majeure dans l'évolution après qu'une étude révèle que les Néandertaliens sont « plus humains » qu'on ne le pensait auparavant

Néandertaliens. Ce sont des êtres brutaux ressemblant à des ogres que nous voyons occasionnellement dans la science-fiction, les films historiques et les documentaires.

Il est difficile d’imaginer une époque où les humains modernes partageraient la planète avec eux, et encore plus difficile d’établir des similitudes concrètes.

Pourtant, c’est exactement ce qu’a fait une nouvelle étude, révélant plusieurs similitudes entre le comportement d’Homo sapiens et celui de son plus proche parent disparu.

Publiée dans le Journal of Archaeological Method and Theory, une équipe de chercheurs dirigée par Amélie Vallerand du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal a exploré certaines des ressemblances étroites dans les comportements au sein des espaces vécus.

Même si les scientifiques pensaient auparavant que le comportement des Néandertaliens était bien plus primitif que celui de l’Homo sapiens, l’analyse de Mme Vallerand montre que les deux étaient étroitement liés.

Les Néandertaliens étaient une forme d’espèce humaine qui vivait en Eurasie jusqu’à sa disparition il y a environ 40 000 ans.

Dans certaines régions du monde, ils ont coexisté avec les humains modernes et se sont même croisés avec eux, laissant à une grande partie de la population mondiale 1 à 4 % d’ADN néandertalien.

On pensait que les Néandertaliens avaient des comportements moins complexes que ceux de l’Homo sapiens, mais un nombre croissant de preuves, y compris celles étudiées par Mme Vallerand et son équipe, montrent que certains aspects du comportement de Néandertal étaient comparables en complexité et en diversité à ceux de l’Homo sapiens préhistorique.

Les auteurs de l’étude écrivent : « Parce qu’on suppose souvent que des différences comportementales fondamentales distinguent les Néandertaliens et les Homo sapiens, la capacité de structurer l’espace au sein des sites qu’ils occupaient en zones d’activité distinctes est souvent invoquée comme un trait distinctif clé de notre espèce.

« Cependant, ce comportement n’a jamais été évalué pour les deux groupes sur un seul site, ce qui empêche les comparaisons directes jusqu’à présent.

L’équipe a analysé les artefacts et les caractéristiques trouvés sur le site de Riparo Bombrini, dans le nord-ouest de l’Italie. C’est un endroit où un abri sous roche effondré servait autrefois aux Néandertaliens et plus tard à Homo sapiens.

En cartographiant les différents outils en pierre, les os d’animaux, l’ocre et les coquilles marines du site, les chercheurs ont pu identifier des groupes de reliques et faire la lumière sur le comportement de chaque espèce.

Parmi leurs découvertes, la plus intéressante est peut-être celle selon laquelle les Néandertaliens et les Homo sapiens présentaient une utilisation structurée de l’espace.

Chacun organisait la zone dans laquelle il vivait en zones d’activité distinctes qui étaient utilisées pour des activités différentes.

Cela suggère que les Néandertaliens et les Homo sapiens partageaient des capacités cognitives similaires en matière d’organisation spatiale.

« Comme Homo sapiens, les Néandertaliens organisaient leur espace de vie de manière structurée, en fonction des différentes tâches qui s’y déroulaient et de leurs besoins », précise Mme Vallerand dans un communiqué.

« Il s’agit donc d’une autre étude indiquant que les Néandertaliens étaient plus « humains » qu’on ne le pense généralement. »