La Grande-Bretagne va envoyer un navire de guerre en Guyane en signe de soutien à cette ancienne colonie britannique dont une partie est menacée d’annexion par le Venezuela. Caracas a récemment renouvelé ses revendications sur le territoire d’Essequibo, riche en pétrole et en minéraux.
Le HMS Trent, l’un des cinq navires de patrouille offshore de la Royal Navy, participera à des exercices conjoints dans la région, a indiqué le ministère de la Défense (MoD).
Un porte-parole du ministère de la Défense a déclaré : « Le HMS Trent se rendra en Guyane, allié régional et partenaire du Commonwealth, plus tard ce mois-ci, dans le cadre d’une série d’engagements dans la région au cours de son déploiement de patrouille dans l’Atlantique. »
Les tensions autour de la région frontalière ont fait craindre un conflit militaire, le Venezuela insistant sur le fait qu’Essequibo faisait partie de son territoire pendant la période coloniale espagnole.
Caracas affirme qu’un accord de Genève de 1966 avec la Grande-Bretagne et la Guyane britannique de l’époque, aujourd’hui la Guyane, a annulé une frontière tracée en 1899 par des arbitres internationaux.
Le conflit a été relancé avec la découverte de pétrole en Guyane et s’est intensifié lorsque les Vénézuéliens ont voté lors d’un référendum le 3 décembre pour revendiquer les deux tiers de leur voisin.
Le patrouilleur offshore HMS Trent est à la Barbade à Noël et se dirigera ensuite vers la Guyane pour des activités qui se dérouleront en mer.
Le navire ne devrait pas accoster à Georgetown, la capitale du Guyana.
Plus tôt ce mois-ci, le ministre des Affaires étrangères chargé des Amériques et des Caraïbes, David Rutley, s’est rendu en Guyane.
Il a déclaré : « La question des frontières est réglée depuis plus de 120 ans. Les frontières souveraines doivent être respectées où qu’elles se trouvent dans le monde. »
M. Rutley a déclaré que le Venezuela avait promis de s’abstenir de recourir à la force et de toute nouvelle escalade du conflit.
Il a ajouté que le Royaume-Uni œuvrerait au niveau international « pour garantir le respect de l’intégrité territoriale de la Guyane ».
Le HMS Trent est un navire de patrouille de classe River, conçu pour effectuer des travaux incluant ce que le gouvernement décrit comme une « diplomatie de défense ».
Les dirigeants du Guyana et du Venezuela ont promis lors d’une réunion tendue au début du mois qu’aucune des deux parties ne ferait usage de menaces ou de force contre l’autre.
Caracas a ordonné à des sociétés publiques d’explorer et d’exploiter le pétrole, le gaz et les mines d’Essequibo. Les deux pays ont mis leurs armées en alerte.
La Guyane a insisté sur le fait que la controverse frontalière devrait être résolue par la Cour internationale de Justice aux Pays-Bas. Il a déclaré après la réunion de décembre que le Venezuela n’y avait pas consenti et ne reconnaissait pas le tribunal ni sa compétence dans le différend.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro cherche à être réélu lors des élections présidentielles de l’année prochaine.