The Homecoming : un drame familial dysfonctionnel dans la banlieue de Londres

La pièce d’Harold Pinter de 1964 est aussi dangereuse qu’elle l’était le jour où elle a été écrite. Une famille étrangement dysfonctionnelle de cinq hommes occupe une maison dans une banlieue de Londres.

Le boucher à la retraite Max (Jared Harris) est le patriarche tyrannique et arthritique, sujet aux crises de violence en balançant la canne. Son frère chauffeur Sam (Nicolas Tennant) est soumis aux insultes homophobes de Max (« Salope ! ») tandis que son fils rebelle Lenny (Joe Cole de Peaky Blinders) semble diriger un réseau de prostituées. Joey (David Angland) est un boxeur en herbe qui travaille dans la « démolition ».

Lorsque le fils aîné Teddy (Robert Emms) – qui a échappé à une maison toxique pour devenir professeur de philosophie aux États-Unis – rend visite à sa femme Ruth (Lisa Diveney), l’odeur de testostérone rassis devient de plus en plus forte.

La solide production de Matthew Dunster produit une poignée de bons moments sans accroître la menace claustrophobe de la pièce.

L’ensemble spartiate du salon, les changements soudains d’éclairage et les signaux sonores vont à l’encontre du naturalisme mutant de Pinter.

Sous l’humour superficiel se cache une mare de poison. La déduction selon laquelle Max a abusé sexuellement de ses fils est aussi opaque que la nature de son association passée avec le méchant invisible MacGregor, et pourtant elle hante la pièce comme un fantôme.

Comme Twiggy passée du côté obscur, Diveney apporte à Ruth une cruauté qui fait que son retour à Londres et dans le milieu des bas-vie semble logique. C’est elle qui rentre « à la maison ».