L’UE se fracture alors que ses alliés se retournent contre l’Irlande après la reconnaissance de l’État palestinien

Les dirigeants de l’UE ont condamné la décision de l’Irlande de reconnaître la Palestine comme État officiel, soulignant la division croissante au sein de l’Union européenne à propos du conflit israélo-palestinien.

Dans une démarche qui a suscité à la fois des éloges et des controverses, l’Irlande, en partenariat avec la Norvège et l’Espagne, a officiellement reconnu le statut d’État palestinien, tandis que d’autres pays de l’UE, y compris des pays sympathisants comme la Slovénie, la Belgique et le Portugal, se sont abstenus de le faire.

La Belgique, connue pour sa position pro-palestinienne au sein de l’UE, a critiqué l’Espagne et l’Irlande pour ce qu’elle considère comme une « politique gestuelle ».

Le Premier ministre belge Alexander De Croo a souligné que « le symbolisme ne résout rien », plaidant pour que la reconnaissance soit utilisée de manière stratégique pour faire avancer les discussions politiques.

La décision est intervenue dans un contexte d’escalade des tensions à Gaza, la plupart des pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, considérant la reconnaissance comme prématurée et préférant qu’elle fasse partie d’un accord de paix global.

Cependant, les critiques de l’UE à l’égard d’Israël se sont multipliées, avec un soutien accru à l’Autorité palestinienne.

Les dirigeants européens ont exprimé la nécessité d’une action plus significative pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et tenir Israël responsable de ses actes.

Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a déclaré que « l’Europe pourrait faire bien plus », exhortant l’UE à envisager des sanctions contre Israël si celui-ci viole le droit humanitaire international.

Harris a qualifié la reconnaissance de la Palestine d’« historique et importante », soulignant son rôle dans le signalement du soutien à une solution à deux États dans un contexte de violence continue.

La décision de l’Irlande implique de transformer la mission palestinienne en Irlande en ambassade et, réciproquement, de moderniser son bureau de représentation à Ramallah.

Bien que cette décision ait suscité les éloges des responsables et partisans palestiniens, elle a suscité la colère d’Israël. L’ambassadeur israélien Dana Erlich a exprimé ses inquiétudes quant à son impact sur les investisseurs israéliens dans le secteur informatique irlandais, tandis que le ministre israélien des Affaires étrangères a adressé une protestation officielle aux ambassadeurs irlandais, espagnol et norvégien.

En réponse aux critiques, le vice-premier ministre irlandais Michael Martin a rejeté les affirmations selon lesquelles la reconnaissance de la Palestine était anti-israélienne, attribuant cette décision à la frustration suscitée par l’obstruction perçue par Israël à une solution à deux États. Martin s’attend à ce que davantage d’États membres de l’UE emboîtent le pas en reconnaissant la Palestine dans un avenir proche.

La décision a été saluée comme une étape importante vers la paix par les représentants palestiniens, l’ambassadeur Dr Jilan Wahba Abdalmajid exprimant son espoir pour l’avenir.

Cependant, cela souligne la division croissante au sein de l’UE sur le conflit israélo-palestinien, l’Irlande apparaissant comme un point focal pour la promotion d’un État palestinien.