L’UE menacée par les appels croissants au démantèlement complet du « super-État antidémocratique »

Le parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD) a pour objectif le démantèlement de l’Union européenne dans sa forme actuelle, plaidant pour une transformation en une confédération d’États-nations au pouvoir limité.

Marc Jongen, candidat européen pour l’AfD et figure clé de l’idéologie du parti, a déclaré à Euractiv : « L’AfD veut renforcer notre souveraineté nationale et limiter le pouvoir de l’UE à ce qui est nécessaire et propice ».

Il a critiqué la trajectoire de l’UE, affirmant qu’elle était en train de devenir un « super-État européen » qui « ne serait plus une démocratie et ferait de l’Allemagne le payeur permanent de l’Europe ».

La nouvelle stratégie de l’AfD, « Repenser l’Europe », propose de créer une « Confédération des nations européennes ». Cette approche met l’accent sur le maintien du marché intérieur de l’UE, qui est rentable pour l’Allemagne, tout en supprimant la plupart des projets de cohésion.

Le matériel de campagne appelle à une communauté économique et d’intérêt européenne qui élimine « la tendance de l’UE à davantage de centralisation et de paternalisme ».

Le coprésident de l’AfD, Tino Chrupalla, a clarifié la position du parti en déclarant : « Nous ne sommes pas anti-européens, […] mais nous ne voulons plus de cette UE. »

Le programme électoral du parti expose également son objectif à moyen terme « d’abolir le Parlement européen élu de manière non démocratique », suggérant que le pouvoir législatif devrait être transféré au Conseil, les décisions étant guidées par les parlements nationaux.

Si la volonté de l’AfD de démanteler l’UE constitue un aspect central de son programme, d’autres questions ont dominé la conférence du parti samedi dernier, notamment l’opposition aux mesures liées au changement climatique, à la migration et aux politiques de genre. Le parti cherche à restaurer « l’autodétermination des États membres de l’UE en matière de politique d’asile et d’immigration » tout en soutenant la coordination européenne pour la « protection » des frontières extérieures afin de créer une « forteresse de l’Europe ».

En termes de politique monétaire, l’AfD continue de s’opposer à l’euro, avec son programme électoral suggérant la réintroduction du Deutsche Mark, arguant que celui-ci aurait un pouvoir d’achat plus élevé que les autres monnaies.

En outre, ils critiquent les ambitions de l’UE en matière de changement climatique, appelant à l’abolition de toutes les mesures européennes et nationales de protection du climat.

En matière de politique étrangère, les candidats européens du parti, dirigés par Maximilian Krah, promeuvent une réorientation vers la Russie et la Chine en échange d’une plus grande « souveraineté » allemande de la part des États-Unis. Ils proposent d’abandonner les sanctions économiques contre la Russie et d’élargir les relations de l’Allemagne avec l’Union économique eurasienne.

L’initiative « la Ceinture et la Route » trouve également un soutien important au sein du parti.

L’événement de samedi s’est produit au milieu de scandales impliquant les candidats européens de l’AfD et le parti lui-même. Le candidat favori Maximilian Krah a subi des pressions pour se retirer après l’arrestation de son collaborateur soupçonné d’espionnage pour le compte de la Chine, ainsi que des enquêtes sur ses propres activités.

Malgré ces controverses, le parti a rejeté les allégations selon lesquelles il travaillerait pour les intérêts russes et chinois, les attribuant à des motivations politiques et à une crainte plus large de l’influence croissante de l’AfD.