Michel Barnier, 70 ans, a annoncé son intention d’affronter le président Emmanuel Macron dans une interview accordée à la chaîne française TF1. Peu de temps après, les Britanniques ont rendu leur verdict sur l’ancien négociateur en chef de Bruxelles pour le Brexit jetant son chapeau dans le ring pour 2022.
Lors de l’annonce de Barnier, il a déclaré à TF1 : « En ces temps sombres, j’ai pris la décision de me présenter à la présidence française, d’être président d’une France réconciliée. »
L’ex-ministre de l’Agriculture et de la Pêche se présente sur une plateforme engagée pour réduire l’immigration en France et défend la souveraineté française.
Barnier, qui a aidé à organiser les Jeux olympiques d’hiver de 1992 à Albertville, a même suggéré que la France suspende l’immigration en provenance d’États non membres de l’UE.
Il a dit: « Je pense qu’il faut prendre le temps de trois ou cinq ans pour suspendre l’immigration. »
« Globalement, la politique d’immigration ne fonctionne pas en Europe comme elle ne fonctionne pas en France. C’est pourquoi je fais cette proposition de moratoire », a ajouté Barnier.
Compte tenu de son rôle dans les négociations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE, de nombreux Britanniques ont exprimé leur opposition à la candidature du candidat de centre-droit.
Un Britannique a écrit sur Twitter : « Le hypocrite. »
Alors que l’ardent avocat de Remainer, Steve Peers, a déclaré que les limites de Barnier uniquement sur l’immigration hors UE le dispensaient d’accusations d’hypocrisie, d’autres n’étaient pas convaincus.
Mais canalisant les accusations portées par Bruxelles à propos de la Grande-Bretagne lors des négociations, un utilisateur a écrit sur Twitter : « Cela ressemble beaucoup à de la cueillette pour moi. »
Le blog en ligne de droite Guido Fawkes est allé jusqu’à faire de M. Barnier une fausse affiche de campagne Vote Leave à partir de 2016.
Il disait : « Votez Barnier – Reprenez le contrôle »
Leave.EU, le groupe de campagne pro-Brexit fondé par Arron Banks et le leader réformiste Richard Tice, a tweeté en plaisantant : « On dirait que du bon sens a déteint sur lui pendant les pourparlers sur le Brexit. »
Dans le sondage Ifop, seuls huit pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles voteraient pour M. Barnier.
Mais Paul Nuttall, l’ancien député européen de l’UKIP pour le Nord-Ouest, a déclaré qu’il ne parierait pas contre l’ancien responsable de l’UE qui a ce qu’il faut pour vaincre Macron.
La question de savoir si les Britanniques devraient ou non soutenir l’offre de Barnier a également divisé les opinions.
Matthew Lynn du Spectator a fait valoir qu’une victoire de Barnier serait un « désastre » pour la Grande-Bretagne, mais la journaliste d’origine française Anne-Elisabeth Moutet a écrit dans The Telegraph que les Britanniques devraient espérer que « l’ogre du Brexit » battra Macron en 2022.