L'armée de l'UE en lambeaux: un rapport divulgué révèle que les ambitions militaires du bloc sont en plein désarroi

Un document divulgué a révélé que 15 des 46 projets menés dans le cadre du pacte de coopération militaire du bloc subissent des retards importants. L’accord de coopération structurée permanente (PESCO) a réuni 25 États membres de l’UE dans les domaines de la terre, de la mer, de l’espace et du cyberespace. Mais le rapport annuel, qui a été partagé avec les gouvernements nationaux, a montré que la plupart des projets sont en retard.

Le document de 115 pages affirme que le coronavirus est à l’origine de six des 15 retards actuellement subis par les projets en cours, selon le site d’information Politico.

Il note que dans 14 cas, l’année au cours de laquelle la livraison du projet est censée commencer « a été reportée à des années ultérieures ».

Et dans six cas, l’année de la « livraison finale » a également été repoussée.

« Pour huit projets, le début de la livraison a été avancé », indique le rapport.

Mais « aucun projet n’est signalé comme ayant une livraison finale plus tôt ».

De nombreux diplomates de l’UE sont sceptiques quant au projet PESCO en cours et reconnaissent qu’il est confronté à de graves problèmes.

« Ce qui compte, c’est que le train a quitté la gare », a déclaré une source senior.

Un autre a ajouté : « Certains des projets étaient tout simplement immatures.

« Nous sommes encore dans une courbe d’apprentissage.

L’UE souhaite depuis longtemps introduire une véritable coopération militaire dans ses rangs.

Mais le schéma actuel a ses détracteurs, certains affirmant que le bloc est un projet de paix et ne devrait pas être impliqué dans la création d’une armée.

D’autres disent que la question de la défense devrait être laissée à l’alliance militaire de l’OTAN.

Le rapport a noté qu’« aucune ressource financière nationale n’a été allouée jusqu’à présent » à 20 des projets.

Mais tous n’exigent pas que les gouvernements ouvrent leurs bourses, car la plupart sont des initiatives de formation qui dépendent du financement de l’UE.

L’un des coups durs portés au projet PESCO, défendu par le président français Emmanuel Macron, est la stratégie de « co-base » menée par la France.

Dans le cadre de ce plan, les pays de l’UE sont censés utiliser des bases militaires communes, mais il semble qu’il y ait de sérieux problèmes.

Le rapport indique qu’il « nécessite une attention particulière et un examen minutieux ».

Aucune ressource n’a été allouée jusqu’à présent et il n’a pas de date cible pour l’achèvement, ajoute le document.

Il note qu’il y a eu un « faible intérêt » de la part des autres membres de la CSP, car ils ont déjà mis en place leurs propres régimes de « co-base ».

Les coordonnateurs envisagent de « fermer le projet » ou d’utiliser le travail effectué pour un autre projet.