Michel Barnier a choqué les anciens collèges de l’UE et a laissé ses amis stupéfaits par ses récents commentaires anti-UE. Jeudi, l’ancien négociateur de l’UE pour le Brexit a suggéré que la France avait besoin d’un « bouclier constitutionnel » de la loi européenne afin de contrôler l’immigration.
M. Barnier a laissé entendre dans un discours prononcé lors d’un événement Les Républicains à Nîmes que le droit de l’UE empêche la France de contrôler ses migrations.
M. Barnier est actuellement candidat à la présidence française et semble avoir abandonné sa position pro-UE dans le but de gagner en popularité auprès des électeurs.
Il a déclaré que s’il était élu, il proposerait un référendum sur un « bouclier constitutionnel ».
Cela permettrait à la France de contourner la loi et les règles européennes en matière d’immigration.
Il a déclaré qu’il ne voulait pas que la France soit complètement libre des tribunaux européens mais qu’il voulait plutôt créer un « bouclier constitutionnel ».
M. Barnier a expliqué que cela donnerait alors plus de pouvoir à la France en ce qui concerne des questions telles que l’immigration.
Il a tweeté : « Restons calmes » et a ajouté qu’il voulait « éviter toute controverse inutile ».
Les propos de l’ancien commissaire européen semblent en contradiction avec la manière dont il a traité la Grande-Bretagne lors des négociations sur le Brexit.
Les derniers commentaires de M. Barnier alimentent ces pays pour leur argumentation et sapent la souveraineté du droit de l’UE au pire moment possible pour le bloc.
La Commission européenne tente de défendre la suprématie du droit de l’UE alors qu’elle fait face à une pression croissante de la part de la Hongrie, de la Pologne et même de la Cour constitutionnelle allemande.
Les commentaires de M. Barnier seront probablement repris par le parti au pouvoir en Pologne, Droit et justice, qui s’oppose à Bruxelles.
Ils soutiennent que les États membres de l’UE devraient être autorisés à ignorer le droit de l’UE dans certains domaines.
Selon Julien Hoez du Forum libéral européen, la position de M. Barnier semble s’être retournée contre lui.
Loin de gagner en popularité auprès de l’électorat français, ses propos ont peut-être détruit son « héritage ».
M. Hoez a déclaré: « Michel Barnier donne une masterclass sur la façon de détruire votre carrière et votre héritage dans l’espoir désespéré de paraître éligible à un électorat qui vous déteste de toute façon. »
D’autres n’ont pas tardé à souligner l’ironie des propos de M. Barnier.
Clément Beaune, jeune ministre français des Affaires européennes, a déclaré à Politico : « On se demande comment une phrase comme celle-là peut venir d’un Européen aussi engagé ».