Les rivaux de Macron pourraient « exploiter » la crise des migrants, selon le Dr Ehsan
Le gouvernement français va profiter de sa présidence de six mois du Conseil des ministres de l’UE pour négocier un accord d’asile et de migration entre le bloc et le Royaume-Uni dans le but de créer un moyen légal et réciproque d’immigration entre les deux parties.
L’idée, confirmée par un haut responsable du gouvernement français, est que les gens « puissent légalement se rendre en Grande-Bretagne pour demander l’asile ».
Ajoutant « de toute évidence, cela signifie réciprocité », ils ont suggéré que les autorités britanniques pourraient renvoyer les personnes auxquelles l’asile a été refusé dans le pays de l’UE dans lequel elles étaient initialement arrivées.
La source a déclaré au Guardian: « Nous serions prêts à considérer cela. »
Un tel arrangement existait avant que le Royaume-Uni ne quitte l’UE. Cependant, lors des pourparlers sur le Brexit, le gouvernement s’est vu refuser un pacte d’asile qui aurait permis au Royaume-Uni de renvoyer les personnes auxquelles l’asile a été refusé vers l’UE.
Maintenant, cependant, avec la France apparemment déterminée à contrôler les migrations, l’UE pourrait céder au Royaume-Uni ce qu’il avait initialement demandé.
La source a souligné : « L’idée est d’avoir un solde nul à la fin de la journée. »
Le gouvernement français va poursuivre un traité migratoire à l’échelle de l’UE avec le Royaume-Uni
Déclarant que non seulement la France mais aussi la Belgique et les Pays-Bas étaient « aux prises avec un problème majeur » alors que des milliers de personnes entraient dans leur pays pour se rendre au Royaume-Uni, la source a fait valoir que le traité était « une question européenne très importante, pas seulement une question française question ».
Mais on ne sait pas encore si le reste de l’UE et le Royaume-Uni sont prêts à négocier un tel accord.
Les pourparlers sur le Brexit ont détérioré les relations UE-Royaume-Uni, et Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, l’a clairement indiqué le mois dernier.
S’adressant à la presse, elle a déclaré: « Nous avons quelques inquiétudes concernant la mise en œuvre de la TCA [Trade and Cooperation Agreement] et le protocole sur l’Irlande du Nord en ce moment, donc je suppose que l’appétit des États membres pour entamer des négociations en vue d’un nouvel accord [on migration]… est limité. »
Les personnes souhaitant atteindre le Royaume-Uni via l’UE posent « un problème majeur » à plusieurs pays du bloc
En 2020, la France a reçu 93 470 demandes d’asile – deuxième dans l’UE juste après l’Allemagne – et le Royaume-Uni en a reçu 29 456.
Parallèlement, selon l’Office de l’immigration et de l’intégration (OFII), le nombre de migrants secourus au large de Calais et accueillis par la France a triplé en 2021.
L’OFII a indiqué à l’AFP : « Le nombre de naufragés au large de Calais et mis en sécurité était de 1 002 en 2021 ».
Cela se compare à 341 l’année précédente, soit une augmentation de 194 %.
Les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent qu’au moins 28 395 personnes ont réussi le périlleux voyage à travers la Manche l’année dernière – une augmentation substantielle par rapport à 2020, alors qu’environ 8 500 personnes étaient arrivées sur la côte anglaise.
Une année record, plus de 28 300 personnes ont traversé la Manche vers le Royaume-Uni
En novembre, la Manche a connu son naufrage le plus meurtrier à ce jour alors qu’au moins 27 personnes – 17 hommes, sept femmes et trois enfants – se sont noyées alors qu’elles tentaient de se rendre de la France au Royaume-Uni.
Les deux pays ont blâmé les trafiquants d’êtres humains et les passeurs pour la tragédie, mais les deux n’ont pas trouvé de solution commune pour arrêter les passages illégaux et incroyablement dangereux.
Le gouvernement britannique déclare que la zone de voyage sans frontières du bloc est un problème clé.
Le ministre de l’Intérieur, Priti Patel, blâme le manque de protection des frontières de l’UE pour la crise des migrants
Le ministre de l’Intérieur, Priti Patel, a déclaré l’année dernière : « N’oublions pas que le vrai problème des flux migratoires illégaux est que l’UE n’a aucune protection aux frontières – Schengen ouvre les frontières.
« Je pense qu’il est juste de dire qu’ils [France] sont débordés. C’est un fait.
« Quand on pense aux flots, qu’est-ce qu’ils font ? Ils patrouillent absolument sur les plages [but] Je maintiendrais que les chiffres sont si importants qu’ils ont suffisamment de ressources ?
« Nous pressons constamment la France là-dessus. »
La France, pour sa part, affirme que le Royaume-Uni a des lois du marché du travail laxistes qui attirent les migrants illégaux.
Clément Beaune, ministre français de l’Europe, a qualifié la question migratoire de « d’abord et avant tout une question anglaise ».
Il déclarait en novembre : « Il y a — disons-le — un modèle économique, parfois, quasi-moderne d’esclavage ou du moins de travail illégal qui est très fort.
Il a ajouté que l’exploitation des travailleurs illégaux « est plus répandue au Royaume-Uni que [in France] car il y a moins de contrôles ».
On pense que les discussions sur le traité migratoire britannique à l’échelle de l’UE font partie d’un programme français plus large de gestion plus stricte de la libre circulation des personnes.
La nouvelle survient quelques mois seulement avant les élections françaises de ce printemps, où l’on pense que le président Emmanuel Macron briguera un autre mandat.