L’équipe de défense de la chancelière allemande achètera cinq avions de patrouille maritime Boeing (BA.N) P-8A, a-t-on annoncé. Après l’approbation de la commission parlementaire du budget, le contrat sera désormais signé, a déclaré le ministère en tant que ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, lors d’une visite à son homologue aux États-Unis.
L’accord « intérimaire » avec les États-Unis a toutefois suscité l’indignation en France car il pourrait avoir des répercussions dommageables pour le programme franco-allemand de système de guerre aéroportée maritime (MAWS).
Partageant la nouvelle sur Twitter, le leader des Patriotes, Florian Philippot, a fustigé la décision « humiliante » de l’Allemagne.
Postant un article du quotidien français La Tribune intitulé « Avions de patrouille maritime : comment l’Allemagne a roulé la France dans la farine », M. Philippot a tweeté : « Avions de patrouille maritime : l’Allemagne fait croire à la France qu’elle veut la coopération mais achète en fait du matériel américain !
« Florence Parly, la ministre des Armées, dit qu’elle est tombée des nuages !
« Nous sommes dépouillés et humiliés !
« La souveraineté vite ! »
L’article de La Tribune disait : « Après le missile tactique franco-allemand MAST-F destiné à armer les hélicoptères Tigre allemand et français, Berlin a apparemment définitivement torpillé un deuxième programme de coopération entre la France et l’Allemagne, pourtant validé en juillet 2017 par la chancelière. . Angela Merkel et Emmanuel Macron. »
Annonçant l’accord, Mme Kramp-Karrenbauer a déclaré: « Cet achat, d’un volume d’environ 1,1 milliard d’euros (950 millions de livres sterling), répond au besoin urgent de maintenir une capacité de reconnaissance maritime à longue portée et de chasse sous-marine aéroportée. »
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Mme Kramp-Karrenbauer a déclaré que l’Allemagne restait attachée au développement d’un remplacement à plus long terme avec la France dans le cadre du programme Maritime Airborne Warfare System, ou MAWS.
Ce n’est pas la première fois que l’Allemagne exaspère la France sur une décision militaire et de défense.
En mai, la France, l’Allemagne et l’Espagne ont déclaré avoir conclu un accord sur les prochaines étapes du développement d’un nouvel avion de chasse, le plus grand projet de défense d’Europe, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d’euros (86 milliards de livres sterling).
La France en particulier a qualifié le projet d’avion de combat – qui comprend un avion habité et sans pilote de nouvelle génération – d’essentiel pour que l’Europe renforce son autonomie de défense et fasse face à la concurrence de la Chine, de la Russie et des États-Unis.
La France et l’Allemagne avaient initialement fixé la fin du mois d’avril pour un accord, mais un différend sur le partage des droits de propriété intellectuelle a retardé les négociations.
La ministre française des Armées Florence Parly a tweeté : « La France, l’Allemagne et l’Espagne construisent l’un des outils les plus importants pour leur souveraineté et celle de l’Europe au 21e siècle. »
Les critiques du plan ont cependant déploré une trahison du président français Macron en faveur des demandes de Mme Merkel.
La prochaine phase de développement du Future Combat Air System (FCAS) devrait coûter 3,5 milliards d’euros (3 milliards de livres sterling), à partager à parts égales entre les trois pays.