Les Jeux olympiques de Paris 2024 auront lieu dans quelques mois seulement, mais le sentiment d’enthousiasme est éclipsé par les inquiétudes croissantes concernant la sécurité.
Avec les récentes menaces terroristes, les cyberattaques et les craintes croissantes concernant les frappes de drones, les autorités françaises se démènent pour sécuriser l’événement, soulevant des questions sur leur préparation.
Le président français Emmanuel Macron avait imaginé une grande cérémonie d’ouverture sur les rives de la Seine, promettant un « moment de beauté, d’art, de célébration du sport et de nos valeurs ».
Cependant, les risques sécuritaires ont contraint les responsables à reconsidérer ce projet, suggérant un éventuel transfert au Stade de France, qui accueille également des épreuves d’athlétisme.
La Seine, qui serpente au cœur de Paris, pose d’importants défis en matière de sécurité, notamment du fait des attaques de drones et des tireurs d’élite. La menace des groupes liés à l’État islamique et des cyberattaques soutenues par la Russie a accru le sentiment d’urgence.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a reconnu que les autorités déjouent les attaques terroristes « chaque mois » et a promis que les services de sécurité seraient prêts pour les Jeux olympiques, qui devraient attirer 13 millions de visiteurs à Paris.
Malgré les mesures prises pour réduire le risque, la police et les agences de sécurité françaises ressentent la pression. De récents incidents de sécurité, notamment le vol d’ordinateurs portables contenant des informations sur la sécurité olympique, ont suscité des inquiétudes concernant des attaques coordonnées. De plus, la fusillade à Moscou a fait craindre des attaques de copie pendant les Jeux.
Les responsables de la police impliqués dans la sécurisation des Jeux olympiques expriment leur épuisement, certains qualifiant leur situation de « vraiment préoccupante ». Gérard Lacroix, adjoint général à la sécurité du Syndicat des industries françaises de défense (GICAT), a critiqué la manière dont le gouvernement a géré les préparatifs de sécurité, soulignant que les recommandations du GICAT en matière de technologie de détection anti-drones et de mesures de contrôle des foules n’étaient pas pleinement mises en œuvre. Il a déploré que « maintenant il est trop tard, nous croisons les doigts ».
Le gouvernement français a pris des mesures controversées pour répondre aux problèmes de sécurité. Le Parlement français a approuvé un projet de loi autorisant l’utilisation expérimentale de systèmes de caméras en temps réel à grande échelle soutenus par des algorithmes pour détecter les comportements suspects. Cette décision, une première en Europe, pourrait entrer en conflit avec les nouvelles règles de l’UE en matière d’IA, soulevant des inquiétudes en matière de confidentialité et de surveillance.
Le ministère français de l’Intérieur a affirmé être préparé à l’événement, déployant 22 000 agents de sécurité privée et 45 000 militaires et policiers pour sécuriser les Jeux olympiques. Cependant, les syndicats de police avertissent que les policiers sont surchargés de travail et épuisés, ce qui fait planer le spectre d’une augmentation des congés de maladie ou d’autres formes de protestation pendant les Jeux.
L’Agence française de cybersécurité (ANSSI) est également en état d’alerte, se préparant à d’éventuelles cyberattaques. L’agence vise à protéger les infrastructures critiques et mène une campagne de sensibilisation « à grande échelle ».
Face aux perturbations causées par les malwares lors des Jeux olympiques d’hiver de 2018 en Corée du Sud, le directeur de l’ANSSI, Vincent Strubel, a souligné l’importance d’élever le niveau de sécurité pour contrer les cybermenaces.