Oh mon Dieu, Bruxelles !  Le nouvel accord du Royaume-Uni avec les États-Unis et l'Australie est un "désastre" pour l'UE - expert

Ben Wallace interrogé sur le pacte sous-marin avec l’Australie

Le commentaire fait référence à l’alliance Aukus entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, en vertu de laquelle les États-Unis et le Royaume-Uni partageront une technologie sensible avec l’Australie pour lui permettre de développer ses premiers sous-marins à propulsion nucléaire. Wolfgang Münchau a qualifié le pacte de « désastre géopolitique implicite pour l’UE » dans un éditorial pour The Spectator, après que la France a été snobée du pacte trilatéral dans ses phases contractuelles.

L’expert affirme que « l’alliance est l’aboutissement de multiples échecs européens », et note parmi eux les erreurs de jugement politiques de l’UE sur la stratégie chinoise du président américain Joe Biden.

Il laisse entendre que le pacte est une représaille du Royaume-Uni après avoir été traité comme un « adversaire stratégique », affirmant qu’après le traitement « ne soyez pas surpris lorsque le Royaume-Uni exploite les domaines où il bénéficie d’un avantage concurrentiel ».

Dans l’article, Wolfgang affirme que l’UE « s’est surpassée grâce à une pensée de groupe paresseuse » et qualifie également l’union de « monolithique » en raison de ses progrès lents.

Un exemple qu’il donne est que tandis que l’administration Biden avance pour aller au-delà de l’Otan vers une stratégie de défense multipolaire, M. Münchau affirme que l’UE prend du retard alors que les partis politiques allemands continuent de discuter des avantages et des inconvénients de l’Otan.

Joe Biden, Boris Johnson et Ursula von der Leyen

Oh mon Dieu, Bruxelles ! Le nouvel accord du Royaume-Uni avec les États-Unis et l’Australie est un « désastre » pour l’UE – expert (Image : Getty Images)

Jean-Yves Le Drian

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a négocié au nom de la France lors de l’accord australien (Image : Getty Images)

Il affirme que si « l’OTAN reste un pilier » pour les stratégies de défense, « elle est désormais complétée par des alliances indo-pacifiques informelles », notamment les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie.

Un autre domaine est acquis en raison d’un pacte de renseignement informel compromettant les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande surnommé «Five Eyes», qui fait partie de la «géométrie variable du nouvel ordre international» selon l’expert, tandis que l’UE est à la périphérie du régime.

Après avoir qualifié l’UE de « monolithique », M. Münchau déclare que l’UE est plus limitée dans ses progrès car elle est « coincée avec ses 27 membres disposant d’un droit de veto au Conseil des affaires étrangères ».

Les autres États européens ne peuvent rivaliser avec « l’ordre différent » des investissements britanniques dans les technologies de défense modernes, ce qui en fait une alliance naturelle pour les États-Unis pour ce schéma spécifique visant à contenir l’influence de la Chine.

Drapeau de l'UE

L’UE a été qualifiée de « monolithique » par Wolfgang Münchau (Image : Getty Images)

L’implication du Royaume-Uni dans l’accord d’Aukus a également été qualifiée de « quelque chose d’important » par Rory Metcalf, directeur du National Security College de l’Australian National University, dans le New Statesman.

L’accord est né du sommet du G7 de Cornwall qui s’est tenu en juin, alors que l’Australie recherchait une plus grande protection.

Initialement, un contrat était prévu avec la France, marquant un lien avec l’UE, mais les Australiens ont été convaincus par la volonté des États-Unis et du Royaume-Uni de partager leur technologie nucléaire.

La formation du pacte a été considérée comme « un autre triomphe post-Brexit pour Boris Johnson », l’expert saluant également le déploiement rapide de vaccins par le Royaume-Uni après son retrait de l’UE.

Ursula von der Leyen de l'UE

M. Münchau déclare que l’UE est « bloquée avec ses 27 membres disposant d’un droit de veto » (Image : Getty Images)

Wolfgang Münchau spécule qu’à l’avenir, l’UE pourrait réagir par trois moyens différents, le premier étant de « continuer à se débrouiller sans direction », ce qui, selon lui, « fonctionnerait bien avec les médias mais ne résoudrait pas le problème ».

Une deuxième option verrait l’alliance stratégique avec les États-Unis renforcée, ce qui, selon lui, ne serait pas bénéfique en raison de l’accent mis par les États-Unis sur leurs « propres intérêts unilatéraux ».

Alors qu’un troisième verrait une évolution vers une autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, permettant de nouer des relations avec la Chine sur la base d’intérêts stratégiques, une démarche qui, selon lui, serait « la plus souhaitable » mais qui nécessiterait « un redémarrage total de l’UE ordre constitutionnel ».

M. Münchau affirme qu’il s’agirait d’une « entreprise très sérieuse » et que ce ne serait pas une tâche facile car l’UE « n’est qu’à moitié construite pour une union monétaire. Il n’est pas du tout construit pour une union de défense stratégique.

Boris Johnson, Premier ministre britannique

L’accord d’Aukus est né du sommet du G7 de Cornwall tenu en juin (Image : Getty Images)

Il souligne qu’à l’avenir, l’UE est susceptible de s’en tenir à la première de ses options et de continuer à établir une protection juridique minimale en vertu des traités européens actuels pour ses États membres, tout en poursuivant et en gouvernant leurs propres politiques nationales de commerce et d’investissement.

Drian aurait négocié au nom de la France lors de l’accord australien d’origine avant qu’il ne échoue, car la France et le Royaume-Uni sont les seules puissances nucléaires en Europe.

À l’avenir, on s’attend à ce que le «rôle géopolitique de la France soit de retour sur la table», après qu’elle soit le seul pays européen à avoir un intérêt dans l’Indo-Pacifique, comme dans sa première déclaration en réponse à Aukus, le pays a fait il est clair que la coopération avec l’Australie et les États-Unis doit se poursuivre.