Afghanistan : les talibans s’emparent du gymnase du palais présidentiel
La figure de proue de l’Union européenne a déclaré que la France devrait avoir un plan solide pour « anticiper et se protéger d’une vague de migrants » en provenance d’Afghanistan. Le président Emmanuel Macron a souligné l’importance pour l’Europe d’aider la plupart des Afghans menacés par la prise de contrôle chaotique du pays. Dans une allocution télévisée, il a déclaré que « s’occuper de ceux qui fuient les talibans nécessiterait un effort international organisé et équitable ».
Mais M. Macron a prévenu : « L’Europe ne peut à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. »
Aujourd’hui, le dirigeant français fait l’objet d’attaques féroces de la part de l’ancien ministre grec des Finances et critique acerbe de l’UE, Yanis Varoufakis.
Il a fait rage sur Twitter : « Le méprisable Macron copie la déclaration du gouvernement grec selon laquelle les réfugiés afghans fuyant les talibans islamofascistes ne sont PAS les bienvenus dans la forteresse Europe.
« La faillite morale de l’Occident en Technicolor : envahissez, gâchez, évadez-vous, laissez une tragédie humaine derrière vous, lavez-vous les mains ! »
Emmanuel Macron subit les attaques féroces de Yanis Varoufakis
Le président français a prévenu que « l’Europe seule ne peut pas assumer les conséquences de la situation actuelle »
Les dirigeants de l’UE ont tenu des pourparlers d’urgence sur la situation chaotique en Afghanistan, la Grèce demandant également que la question soit abordée lors d’une réunion des ministres de l’intérieur de l’UE mercredi.
Le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi, a averti que son pays ne voulait pas devenir le point d’entrée des Afghans tentant de fuir les talibans et le pays, insistant sur le fait qu’une « solution européenne commune » devrait être la voie à suivre.
Il a déclaré à la chaîne de télévision publique ERT : « Nous disons clairement que nous ne serons pas et ne pouvons pas être la porte d’entrée de l’Europe pour les réfugiés et les migrants qui pourraient essayer de venir dans l’Union européenne.
« Nous ne pouvons pas laisser des millions de personnes quitter l’Afghanistan et venir dans l’Union européenne, et certainement pas via la Grèce. »
Yanis Varoufakis a lancé une attaque furieuse contre Emmanuel Macron
La déclaration de M. Macron est intervenue quelques heures après que des Afghans aient été filmés essayant désespérément de fuir le pays en s’accrochant au volant d’un gros avion mais tombant au sol.
Les commentaires du président ont conduit à des accusations selon lesquelles il se serait plié aux électeurs d’extrême droite avant les élections présidentielles serrées de mai 2022, au cours desquelles il devrait briguer un deuxième mandat.
Le lanceur d’alerte de la National Security Agency, Edward Snowden, a tweeté : « Cela ne peut pas être vrai, n’est-ce pas ? Est-ce une erreur de traduction ?
« Cela ressemble beaucoup à la priorité de Macron lorsque les talibans sont au milieu de représailles en porte-à-porte, c’est de couvrir son flanc pour certaines élections, sans sauver des vies. »
Emmanuel Macron a confirmé qu’il avait parlé à la fois à Angela Merkel et à Boris Johnson
Notis Mitarachi ne veut pas que la crise des migrants se répète à partir de 2015
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne porte-parole du gouvernement et ministre du prédécesseur de M. Macron, François Hollande, a écrit sur la plateforme de médias sociaux : « Mais pourquoi ces mots ?!
« Est-ce ce que la politique est devenue, la tactique et la glace à la fois, encore et encore, quelles que soient les circonstances pénibles ? »
Lors de son discours à la nation, M. Macron a insisté sur le fait qu’il était du « devoir et de notre dignité » de la France de protéger ceux qui avaient servi ses forces et missions en Afghanistan.
La puissance de l’UE avait été militairement engagée en Afghanistan pendant trois ans entre 2001 et 2004.
M. Macron a ajouté que la France travaille également en étroite collaboration avec ses alliés américains pour « de nombreux Afghans : des défenseurs des droits de l’homme ; artistes; journalistes; militants ».
Il a ajouté : « Nous les aiderons car c’est l’honneur de la France d’être aux côtés de ceux qui partagent au mieux nos valeurs. »
Afghanistan : qui contrôle ?
Le président français a déclaré que son pays était prêt pour le « tournant » alors que les talibans commençaient à dominer le territoire afghan après que le président américain Joe Biden eut retiré les troupes américaines du pays.
M. Macron a insisté sur le fait que la France est prête « à répondre à la catastrophe humanitaire ».
Il a déclaré : « Depuis plusieurs années, nous menons des opérations pour accueillir en France des personnels civils afghans ayant travaillé pour l’armée française, ainsi que leurs familles.
« Il est de notre devoir et de notre dignité de protéger ceux qui nous aident : interprètes, chauffeurs, cuisiniers et bien d’autres.
« Près de 800 personnes sont déjà sur le sol français.
« Plusieurs dizaines de personnes sont encore sur place qui ont aidé l’armée française et pour lesquelles nous restons pleinement mobilisés. »
Le président français a ajouté que son pays serait « toujours du côté de ceux qui se battent pour la liberté, pour les droits des femmes, qui portent le même message dans le monde que nous ; le choix de la raison.
M. Macron a confirmé qu’il s’était entretenu avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, les deux dirigeants se préparant à annoncer des plans visant à empêcher les groupes terroristes cherchant à « profiter de la déstabilisation » et à faire de l’Afghanistan « le sanctuaire du terrorisme qu’il était autrefois ».
Il s’est également entretenu avec la chancelière allemande, ainsi qu’avec un certain nombre d’autres dirigeants du bloc, sur la meilleure façon de contrôler le flux attendu de réfugiés.
Le président français a déclaré : « La France continuera d’être à la pointe des efforts diplomatiques.
« Poursuivre la lutte contre le terrorisme islamiste sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU. »