Le 15 octobre 2023, le « Foreign Office » informait les Britanniques que dix de leurs concitoyens avaient été capturés par le Hamas lors de l’opération « déluge d’Al-Aqsa ». Et pour le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, James Cleverly et le Premier ministre Rishi Sunak commence une longue et douloureuse négociation.
Ce 23 octobre, sur les 126 personnes de diverses personnalités retenues en otages par le Hamas dans la bande de Gaza, dix seraient britanniques. Et pour Londres, la situation de crise est envenimée par le sort de 17 Britanniques, y compris des enfants, morts ou disparus depuis le début du conflit le weekend dernier.
Pour l’instant, à l’instar de la France, le gouvernement britannique a adopté une approche discrète, laissant aux familles des otages le soin de décider si elles souhaitent ou non révéler l’identité de leurs proches capturés. Une démarche qui s’inscrit dans la lignée des conseils habituellement donnés aux familles dans de telles circonstances, à savoir éviter la médiatisation, car cela pourrait augmenter la valeur des otages aux yeux de leurs ravisseurs. Cependant, la déclaration de James Cleverly à Sky News, qualifiant l’estimation de dix otages britanniques de « pas déraisonnable », rappelle que c’est un chiffre minimum, et que d’autres Britanniques pourraient être retenus à Gaza.
Londres mise sur Doha
Face à cette crise, le Royaume-Uni n’a pas de contact diplomatique direct avec le Hamas mais des intermédiaires ont été établis, notamment via le Qatar. Le rôle de Doha sur ce dossier est d’autant plus crucial qu’il agit désormais en tant que principal intermédiaire avec le Hamas concernant cette crise des otages. Néanmoins, la tâche s’avère complexe : le flou sur le nombre et l’identité exacte des otages complique la tâche des autorités qataries et britanniques. À qui s’adresser ? Pour demander la libération de qui ?
La situation est d’autant plus tendue que les autorités israéliennes ont indiqué qu’elles étaient prêtes à lancer des attaques sur Gaza, même si cela mettait en danger les otages. Une course contre la montre commence donc pour le Foreign Office britannique, qui a assuré qu’il faisait tout son possible pour aider les Britanniques piégés à Gaza à s’échapper, notamment avec le point de passage de Rafah, vers l’Égypte.
Les relations britanniques dans la région : un levier pour la négociation
Mais les efforts britanniques pour résoudre cette crise ne se limitent pas à la médiation du Qatar. Ces derniers jours, James Cleverly a aussi multiplié les entretiens avec les États-Unis, la Jordanie et, bien sûr, le gouvernement israélien.
Mais Londres mise surtout sur l’Égypte, avec qui le Royaume-Uni entretient des relations historiques. Mercredi dernier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a d’ailleurs eu un entretien avec le président égyptien, Abdel Fatah al-Sisi, pour justement proposer le soutien de Londres au point de passage de Rafah, seule porte de sortie de la population palestinienne, mais aussi des otages britanniques.
Car même si Doha arrivait à localiser et négocier la libération des Israélo-Britanniques prisonniers dans les griffes du Hamas, Londres devrait encore négocier leur sortie par Rafah, via l’Égypte. Un casse-tête diplomatique, où chaque minute compte.