Un tribunal albanais a statué qu’un accord migratoire avec l’Italie, similaire à l’accord controversé entre le Royaume-Uni et le Rwanda, pouvait être conclu.
L’accord, signé en novembre entre le Premier ministre albanais Edi Rama et la Première ministre italienne Giorgia Meloni, permet le transfert de milliers de migrants secourus en mer par les autorités italiennes vers l’Albanie pendant le traitement de leurs demandes d’asile.
Le président de la Cour constitutionnelle albanaise, Holta Zacaj, a affirmé la compatibilité de l’accord avec la constitution, ouvrant la voie à l’approbation parlementaire. Malgré l’opposition de 30 députés albanais qui cherchaient à bloquer la ratification, l’accord devrait désormais être débattu et voté au Parlement.
Détenant 74 des 140 sièges au Parlement, le Parti socialiste de gauche de Rama devrait obtenir l’approbation de l’accord. Cependant, aucune date précise n’a été prévue pour le débat et le vote parlementaire.
L’accord, approuvé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mais critiqué par les groupes de défense des droits de l’homme, fait partie de la stratégie plus large de Meloni visant à répartir la responsabilité de la gestion des migrations entre les pays européens.
L’International Rescue Committee a averti que l’accord pourrait contraindre les migrants à emprunter des itinéraires plus périlleux en quête de sécurité, à l’instar des préoccupations soulevées à propos du traité entre le Royaume-Uni et le Rwanda.
L’Organisation internationale pour les migrations a signalé une augmentation inquiétante du nombre de décès, précisant que près de 100 personnes sont mortes ou ont disparu en Méditerranée centrale et orientale depuis le début de l’année 2024. Ce chiffre est deux fois plus élevé que la même période en 2023, auparavant considérée comme la plus meurtrière. année pour les migrants en mer en Europe depuis 2016.
Malgré les critiques, la chambre basse du Parlement italien a déjà approuvé l’accord, qui sera suivi par la décision du Sénat, où les forces de droite de Meloni détiennent une confortable majorité.
En réponse aux préoccupations soulevées par les groupes de défense des droits de l’homme, l’accord de cinq ans stipule que l’Italie gérera entièrement deux centres en Albanie, accélérant ainsi le traitement des demandes d’asile.
L’Italie conservera sa responsabilité juridique à l’égard des migrants tout au long du processus, soit en les accueillant si une protection internationale leur est accordée, soit en organisant leur expulsion d’Albanie en cas de refus.
Notamment, les personnes secourues dans les eaux territoriales italiennes conserveront leur droit, conformément au droit international et européen, de demander l’asile en Italie et d’y faire traiter leur demande.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a exprimé sa solidarité avec Meloni, soulignant la gratitude de l’Albanie pour le refuge offert aux Albanais en Italie qui cherchaient une vie meilleure après l’effondrement du communisme dans les années 1990.