Emmanuel Macron a lancé une offensive de charme sur Washington depuis que le président Joe Biden a remporté les élections américaines en novembre dernier. En juin, M. Macron a proclamé « oui, définitivement » lorsque des journalistes lui ont demandé si « l’Amérique est de retour ». Il a ajouté : « C’est formidable d’avoir un président américain qui fait partie du club et qui est très disposé à coopérer. Ce que vous démontrez, c’est que le leadership est un partenariat. »
Le Huffington Post a rapporté dans le même temps que M. Macron souhaitait une relation spéciale entre les États-Unis et la France, ayant passé une grande partie de son temps au sommet du G7 à s’entretenir avec M. Biden.
Mais l’analyse d’Ido Vock pour le New Statesman met en évidence une variété de domaines politiques où la France et les États-Unis semblent être en désaccord.
Le journaliste a souligné que le président français donnait une impression d’unité entre Washington et Paris, avec le retour de M. Macron d’une administration américaine attachée à l’ordre international, ses alliés et la lutte contre le changement climatique.
Mais M. Macron a longtemps plaidé pour une indépendance européenne accrue vis-à-vis des États-Unis, en particulier en ce qui concerne les affaires de l’OTAN.
M. Vock a ajouté dans son article : « Macron a fait allusion à un raisonnement qu’il a longtemps proclamé : que le modèle économique et politique de l’Europe, distinct à la fois du libre-marché américain et du capitalisme autoritaire chinois, devrait être la base d’une politique étrangère poussée par l’UE pour remodeler l’ordre international. »
M. Macron a également laissé entendre que la France et le reste de l’Europe ne devraient pas automatiquement se ranger du côté de la Chine plutôt que des États-Unis.
Il a parlé d’éviter une situation où l’Europe voit « nous imposer des réglementations de facto qui sont structurées autour des préférences chinoises d’une part, et des préférences américaines de l’autre ».
La lecture par la Maison Blanche d’un appel entre M. Biden et M. Macron sur la crise en Afghanistan laisse de côté un plaidoyer passionné du président français selon lequel les États-Unis et leurs alliés ont une « responsabilité morale » d’évacuer leurs alliés afghans.
Selon la lecture, M. Macron a décrit la mission d’évacuation des alliés comme une « responsabilité morale » et a déclaré à Biden: « Nous ne pouvons pas les abandonner ».
L’Élysée a déclaré que Macron « a souligné la nécessité absolue d’assurer une coordination rapide et concrète entre les alliés sur le terrain pour poursuivre les évacuations ».
La version de la Maison Blanche, cependant, ne faisait aucune mention d’une « responsabilité morale » d’évacuer les alliés afghans.