Le plan de « service national » allemand, de la dispute sur le sexisme à la « règle des 10 pour cent »

Des députés allemands furieux ont accusé leur ministre de la Défense de sexisme à cause de son projet de réintroduire le service national.

La conscription était obligatoire en Allemagne jusqu’en 2011, date à laquelle elle a été supprimée par la chancelière allemande de l’époque, Angela Merkel.

Les jeunes hommes étaient obligés, en vertu de la Constitution, de servir un an dans l’armée ou d’effectuer à la place un service civil.

L’invasion de l’Ukraine par Poutine a relancé le débat sur le service national, le gouvernement souhaitant renforcer ses réserves militaires.

Selon de nouvelles propositions avancées par le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, les jeunes Allemands recevront le jour de leur 18e anniversaire une lettre leur demandant d’envisager de faire leur service militaire pour une période comprise entre six mois et deux ans.

Ils devront fournir des détails sur leur condition physique, leur situation matrimoniale et éducative sous peine de sanctions, voire d’amende.

Les femmes recevront également le questionnaire, mais ne seront pas obligées de le remplir.

Cette divergence a provoqué un tollé parmi les hommes politiques allemands, dont beaucoup ont déclaré qu’il ne pouvait y avoir de distinction entre les sexes.

Marie-Agnès Strack-Zimmerman, présidente sortante du comité de la défense, a déclaré : « Dans l’intérêt de la justice militaire, les jeunes femmes comme les jeunes hommes devraient être tenus de remplir un questionnaire dit obligatoire. »

Le gouvernement prévoit d’augmenter les effectifs de l’armée de 182 000 à 203 000 hommes d’ici 2031.

Mais les responsables militaires estiment qu’il faudrait jusqu’à 460 000 soldats pour défendre l’Allemagne en cas d’attaque.

Pistorius a déclaré que son plan conduirait au recrutement de 200 000 réservistes, en plus des 60 000 dont dispose actuellement la Bundeswehr.

Tous les jeunes qui retournent leur questionnaire ne seront pas sélectionnés pour le service militaire.

Un panel gouvernemental prélèvera un échantillon de 10 pour cent des questionnaires, avant de restreindre la sélection aux plus appropriés et motivés.

Les personnes sélectionnées bénéficieront d’un service de base de six mois – avec la possibilité de le prolonger jusqu’à 17 mois.

M. Pistorius considère le questionnaire comme une première étape potentielle vers la réintroduction de la conscription obligatoire.