Emmanuel Macron a réagi avec fureur après qu’il est apparu que le gouvernement de Scott Morrison revenait sur un accord de 65 milliards de livres sterling qu’il avait signé avec les Français pour mettre à jour à la place sa flotte de sous-marins vieillissante avec l’aide des États-Unis et du Royaume-Uni. Le nouveau partenariat de sécurité trilatéral s’appelle AUKUS et est largement considéré comme une tentative de réduire la puissance chinoise croissante dans la région.
Il a suscité une réponse prévisible hostile du régime de Xi Jinping – qui a déclaré que les gouvernements impliqués « devraient se débarrasser de leur mentalité de guerre froide et de leurs préjugés idéologiques ».
Alors que cette réaction était prévisible, l’escalade de la guerre des mots avec la France – qui a ses propres intérêts stratégiques dans la région – était plus surprenante.
Il en va de même pour la réaction de M. Macron après avoir pris la mesure sans précédent de rappeler ses ambassadeurs américain et australien.
Leur homologue britannique reste en place – une décision qui a été qualifiée de légère par certains commentateurs.
« L’anglosphère est de retour et ils la détestent ! »
L’ancien rédacteur en chef du journal Kelvin MacKenzie était tout aussi ravi.
Il a tweeté : « Cela va de mieux en mieux. Un (M.) Macron assez déséquilibré a rappelé son ambassadeur à Washington dans les retombées du pacte de défense des N-subs entre le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Oz.
« La France prévoyait de gagner des milliards en flagellant les sous-marins australiens jusqu’à ce que nous nous présentions. Fantastique.
D’autres ont soutenu les affirmations de M. Farage selon lesquelles cette décision signifie que la Grande-Bretagne du Brexit trace de plus en plus sa propre voie sur la scène internationale aux côtés de l’Amérique de Joe Biden.
De nombreux europhiles – dont M. Macron est sans doute le plus en vue – ont longtemps été accusés d’avoir tenté de punir le Royaume-Uni pour avoir quitté l’UE.
Et voir le Brexit Grande-Bretagne prospérer alors que le bloc reste coincé dans un bourbier dont il ne peut pas sortir pourrait enrager Bruxelles et les gouvernements des 27 pays membres du groupe.
Dans un effort pour sauver la face, et avec une élection présidentielle cruciale qui se profile l’année prochaine, M. Macron semble utiliser le rappel pour avoir l’air dur.
Mais jusqu’où il est prêt à s’écarter de ses alliés américains – sur le soutien desquels il s’appuie pour toute une série de questions – reste à voir.