Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes a tenu ses propos incendiaires à un moment où la tension monte sur l’accès aux eaux britanniques par les bateaux français. Et s’exprimant lors d’une conférence à Nice, il a clairement indiqué qu’il n’était pas d’humeur à faire des compromis, suggérant que l’UE27 présenterait un « front uni » sur la question.
Paris est furieux du rejet par Londres de toutes les demandes françaises, sauf 12 des 47 demandes de nouvelles licences pour les petits bateaux de l’UE pour pêcher dans les eaux britanniques.
Il a même été suggéré que Londres tentait de faire chanter Paris à propos de la crise des migrants transmanche.
La ministre française de la Maritime, Annick Girardin, a menacé une série de mesures de représailles, notamment en faisant pression pour que les tarifs excluent la Grande-Bretagne du marché de l’énergie lucratif du bloc et des restrictions aux étudiants britanniques souhaitant étudier sur le continent.
La France n’accepte pas la suggestion du Royaume-Uni selon laquelle les demandes de licence ont été rejetées parce que les bateaux n’ont pas pu prouver une activité de pêche historique dans les eaux britanniques, une condition contenue dans l’accord de pêche Brexit signé par Boris Johnson en décembre dernier.
Un responsable français a déclaré : « Nous ne sommes pas d’accord avec cette interprétation de l’accord sur le Brexit. Ils demandent des preuves qui ne faisaient pas partie de l’accord.
S’exprimant hier, Mme Girardin a déclaré qu' »un calendrier d’actions » serait présenté « avec une action européenne, une action nationale, évidemment destinée aux Britanniques mais aussi à nos voisins jersiais.
« Je compte sur les autres pays européens pour exiger la même chose que la France car ce que la France vit aujourd’hui, d’autres le vivront aussi.
Mme Girardin suggère d’autres options de représailles, notamment le ciblage des exportations de poisson britanniques vers l’UE et l’imposition de restrictions aux étudiants souhaitant étudier dans les pays de l’UE.
L’accord signé par Bruxelles et Londres la veille de Noël comprend des mesures d’exécution qui peuvent être déclenchées si la Grande-Bretagne refuse l’accès à ses eaux.
Il s’agit notamment de frapper les exportations de poisson du Royaume-Uni avec des tarifs commerciaux après que la Commission a lancé les processus d’arbitrage contenus dans l’accord de pêche.
Si une telle approche ne réussit pas, la Commission pourrait opter pour le déploiement de mesures intersectorielles qui pourraient à terme exclure la Grande-Bretagne du marché énergétique de l’UE.
L’accord de transition a environ cinq ans avant la tenue de négociations annuelles sur les possibilités de pêche.