L’ancien patron de l’UE a révélé son message à la nation sans littoral lors d’un entretien avec la chaîne suisse SRF News. Ses commentaires interviennent alors que la Suisse et le club des nations sont dans l’impasse dans des pourparlers centrés sur un accord-cadre destiné à rapprocher le pays du bloc.
Bien que n’étant pas membre du bloc commercial, la nation sans littoral est désireuse d’étendre ses relations avec les 27 États membres.
M. Juncker a déclaré, alors qu’il dirigeait la Commission, qu’il avait contacté les Suisses pour leur dire qu’ils feraient mieux de quitter les yeux du Brexit dans l’espoir d’obtenir de petits avantages pour eux-mêmes.
Il a expliqué: «En tant que président de la Commission, je me suis efforcé de clore la question.
« Je n’arrêtais pas de dire à mes amis suisses qu’ils ne devraient pas se concentrer sur les négociations sur le Brexit – dans l’espoir que le résultat marginal de ces négociations conduirait à des avantages pour la Suisse. »
Il a exhorté Berne à ne pas abandonner les discussions avec l’UE, car cela serait considéré comme un signe de faiblesse sur le continent.
Il a poursuivi: «La rupture des négociations est toujours un signe de faiblesse, pas de force.
«Et ce qui semble être une force aujourd’hui peut s’avérer être une faiblesse majeure à moyen terme.
« Ce serait également le cas de la Suisse si elle interrompait les négociations. »
Environ 69 pour cent des marchandises importées dans le pays proviennent des États membres de l’UE.
Les échanges entre la Suisse, qui compte 8,5 millions d’habitants, et Bruxelles s’élèvent à 784 millions de livres (910 millions d’euros) chaque jour.
Des centaines de milliers de personnes vivant dans ses voisins de l’UE se rendent chaque jour en Suisse pour travailler.
Et la Suisse compte environ 1,5 million d’emplois directement liés à ses relations avec le bloc.
M. Juncker a averti le président suisse Guy Parmelin de ne pas jeter l’éponge et de persévérer dans les négociations difficiles.
Mais il a refusé de se laisser entraîner par d’éventuelles réactions de sa successeur Ursula von der Leyen, qui dirige les pourparlers.
Interrogé sur ce que ferait le bloc si la Suisse refusait de signer un accord, il a répondu: « Je ne sais pas cela. Je ne suis pas à la place du pilote.
«Frau von der Leyen est assise dans la cabine.
« Je ne peux que conseiller à la Suisse de ne pas se laisser entraîner à faire de la résiliation du traité une réalité. Ce serait un signe de faiblesse. »
Reportage supplémentaire de Monika Pallenberg.