L’eurodéputé belge a fustigé la Commission européenne et la présidence actuelle de l’UE, détenue par la Slovénie, pour leur incapacité à prendre des mesures punitives contre la Hongrie. M. Verhofstadt a semblé visiblement frustré lorsque les députés ont débattu de la dernière loi controversée anti-LGBT+ de M. Orban.
Il a fustigé : « J’ai suivi ce débat depuis ce matin et je suis abasourdi.
« Et je dis cela à la présidence slovène.
« Après trois ans : fermeture d’une université, fermeture d’une radio comme Klubradio, poursuite des juges.
« Après trois ans, la seule chose que vous pouvez dire ici est ‘Oh, nous avons eu un débat et c’était un débat intéressant, et nous n’avons pas appliqué l’article 7, paragraphe 1, parce qu’il y avait Covid. Nous n’avons pas eu le temps de le faire’ .
« Je trouve ça dommage.
« Quand allez-vous prendre la seule décision que vous devez prendre, c’est-à-dire demander à la Hongrie d’abroger la loi LGBT qui a été votée.
« C’est ce que vous devez décider !
« Et non, Messieurs les Commissaires, il ne suffit pas de le maintenir à l’ordre du jour.
« Il faut une décision. L’article 7 a été lancé par ce Parlement il y a trois ans.
« Et c’est dommage qu’après trois ans la seule chose que vous veniez nous dire soit ‘Oh, nous voulons revenir plus tard’. »
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« Aucun problème n’était aussi important que celui qui empiète sur nos valeurs et notre identité. »
La présidente de la Commission a déclaré que la Hongrie serait confrontée à toute la force du droit de l’UE si elle ne reculait pas, sans toutefois donner de détails.
De telles mesures pourraient signifier une décision de la Cour européenne de justice et le gel des fonds européens pour Budapest, selon les législateurs européens.
M. Orban, qui est Premier ministre hongrois depuis 2010 et doit faire face à des élections l’année prochaine, est devenu plus conservateur et combatif dans la promotion de ce qu’il dit être des valeurs catholiques traditionnelles sous la pression de l’Occident libéral.
Le gouvernement espagnol a approuvé le mois dernier le projet de loi permettant à toute personne de plus de 14 ans de changer de sexe légalement sans diagnostic médical ni traitement hormonal, le premier grand pays de l’UE à le faire, en faveur des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres droits (LGBT).
Le président français Emmanuel Macron a qualifié la scission des valeurs entre les pays de l’Est tels que la Hongrie, la Pologne et la Slovénie de « bataille culturelle ».