Le président français Emmanuel Macron a nommé Gabriel Attal, ministre de l’Éducation de 34 ans, le plus jeune Premier ministre du pays de l’histoire moderne. Cette décision intervient dans le cadre des efforts de Macron pour revitaliser son deuxième mandat et renforcer les chances de son parti centriste aux prochaines élections au Parlement européen.
Attal remplace Elisabeth Borne, qui a démissionné suite aux récents troubles politiques liés à une loi sur l’immigration qui a suscité la controverse et divisé le parti de Macron.
Sylvain Maillard, chef du parti Renaissance de Macron au Parlement, a exprimé sa confiance dans la capacité d’Attal à porter fidèlement la vision de Macron pour le pays.
Malgré ce bouleversement, les analystes politiques considèrent cette décision davantage comme un ajustement stratégique que comme un changement fondamental dans la position politique de Macron. Le président a été confronté à des défis au cours de l’année écoulée, notamment des changements impopulaires dans les retraites et des divisions internes sur les politiques d’immigration que certains ont perçues comme des concessions à Marine Le Pen et à l’extrême droite.
Gabriel Attal, souvent qualifié de « bébé Macron » en raison de son ambition, de sa présence médiatique et de sa politique centriste, est une figure clé du cercle restreint de Macron.
En tant que ministre de l’Éducation, Attal a gagné en popularité en adoptant une ligne dure sur l’autorité et la laïcité, en interdisant certains vêtements dans les écoles et en expérimentant les uniformes.
Sa communication efficace pendant la pandémie de Covid l’a élevé au rang de ministre le plus populaire du gouvernement sortant.
Attal, le premier Premier ministre ouvertement gay de France, est connu pour son style de discours calme et prudent, faisant parfois preuve de férocité dans les débats politiques contre l’extrême droite. Son expérience personnelle d’intimidation à l’école l’a rendu apprécié du public, soulignant l’importance de « parler au cœur des gens ».
Le nouveau Premier ministre, ancien membre du Parti socialiste qui a rejoint le projet centriste de Macron en 2017, a également tendu la main aux politiciens de droite, se positionnant comme un défenseur de la politique centriste en France. Sa nomination a suscité les critiques des communistes français, accusant Macron de changer superficiellement tout en maintenant le statu quo.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a critiqué la décision de Macron. Il a dit qu’il [Macron] tente de tout changer pour que rien ne change. »
Roussel a exprimé l’intention du parti de rechercher une réunion urgente avec Attal pour répondre aux préoccupations concernant le coût de la vie et plaider en faveur de salaires et de retraites plus élevés.
Alors que Macron et Attal travaillent ensemble pour nommer un nouveau gouvernement, le paysage politique en France continue d’évoluer, avec l’accent mis sur la lutte de pouvoir entre le programme centriste de Macron et l’influence croissante du Rassemblement national d’extrême droite dirigé par Marine Le Pen.