Un groupe d’universitaires, mandaté par la France et l’Allemagne pour explorer les futures réformes de l’UE, a proposé un système d’adhésion à plusieurs niveaux pour l’Union européenne.
La proposition, qui comprend une catégorie « UE allégée » pour des pays comme le Royaume-Uni, est apparue alors que l’UE envisage de passer de 27 à 36 membres en raison de la crise ukrainienne.
Pour se préparer à cette vague potentielle de nouveaux membres, la France et l’Allemagne ont présenté un rapport appelant à des réformes approfondies au sein des institutions européennes, visant à rationaliser les opérations de l’organisation. Ces réformes devraient être mises en place d’ici 2030, pour accueillir les nouveaux entrants tels que l’Ukraine.
Parmi les idées avancées par le groupe de travail composé d’universitaires et de juristes figure le concept d’adhésion différenciée. Cela créerait un cercle intérieur de pays profondément intégrés dans des domaines clés comme la zone euro et l’espace Schengen, tandis que le cercle extérieur permettrait une coopération politique sans les contraintes contraignantes du droit de l’UE. C’est ce dernier cercle qui a retenu l’attention et, notamment, les échos des arguments passés.
L’éminent défenseur du Brexit et ancien député européen, Daniel Hannan, a noté la similitude frappante entre cette proposition et les idées qu’il avait avancées précédemment. M. Hannan, en réponse à cette proposition, a souligné la résonance avec son livre de 2016 « Why Vote Leave », qui vantait les vertus de territoires comme la Suisse et Guernesey qui ont maintenu leur accès au marché unique sans adhésion à part entière à l’UE.
M. Hannan a écrit dans The Telegraph : « Ce livre a passé la campagne référendaire dans les listes de best-sellers d’Amazon, du Sunday Times et de WH Smith. Personne n’a alors trouvé scandaleuse l’idée d’un retour à un marché commun. »
Curieusement, Hannan n’est pas le seul à partager ses sentiments. Il cite le film de Martin Durkin « Brexit: The Movie », qui célèbre la position enviable de la Suisse dans le paysage européen. Il a en outre cité le livre de 2012 de l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères David Owen, « Europe Restructured », qui envisageait une union politique au sein d’un marché paneuropéen plus large.
M. Hannan a cité le plan d’Owen en disant : « Tous les pays devraient rester membres à part entière d’un marché unique… Un tel groupement de 32 États ou plus pourrait être appelé la Communauté européenne. »
La vision de Lord Owen, selon M. Hannan, aurait été acceptée par une partie importante de la population britannique. Il envisageait le commerce sans intégration politique, une position autrefois adoptée par des personnalités comme Peter Shore, Enoch Powell et même Margaret Thatcher, qui plaidaient tous en faveur d’un accord de type Association européenne de libre-échange (AELE).
Cependant, les partisans du Brexit ont également reconnu que le paysage avait changé depuis cette époque. Des facteurs tels que le soutien tardif et quelque peu hésitant de l’ancienne Première ministre Theresa May au Brexit, ainsi que la détermination des dirigeants européens à rendre le Brexit douloureux, ont contribué au durcissement des attitudes de toutes les parties.
Les guerres culturelles au Royaume-Uni ont encore exacerbé cette polarisation, amenant de nombreuses personnes à donner la priorité à leurs émotions plutôt qu’aux détails politiques. M. Hannan a déclaré : « Les guerres culturelles favorisent une polarisation négative. Les gens commencent à se soucier moins des détails de la politique que de la confier à l’autre camp.