Yuriy Vitrenko, patron du géant ukrainien de l’énergie, Naftogaz, a affirmé qu’une interdiction immédiate du pétrole et du gaz pourrait ruiner Poutine. Cela survient alors que l’UE continue de réfléchir à des sanctions contre l’énergie russe, mais remet toujours des milliards au Kremlin malgré l’invasion. Selon M. Vitrenko, réduire ce pot de financement porterait un coup de marteau à l’empire énergétique de Poutine, ferait s’effondrer l’image publique de Poutine et verrait son armée perdre des fonds cruciaux.
M. Vitrenko a déclaré à Express.co.uk : « Cela aurait immédiatement (un embargo sur le pétrole et le gaz) un effet car cela signifierait qu’il ne pourrait pas financer son armée, et ce qui est encore plus important pour toute la société.
« La Russie ressemble plus ou moins à une grande station-service et il achète tout son soutien public par le biais d’un paternalisme de facto. »
Il a poursuivi: «Lorsque le gouvernement est limité en termes d’argent qu’il peut dépenser, cela signifie immédiatement qu’il perd le soutien de sa société.
« Et le régime de Poutine repose, d’une part, sur sa position militaire agressive et ses menaces, et d’autre part, sur un fort soutien public. »
M. Vitrenko a affirmé que sans ce soutien public fort, le président russe pourrait être en grande difficulté.
Il a déclaré à Express.co.uk: « Mais ce soutien public n’est pas durable car il n’est pas authentique.
« Poutine est capable de nourrir les Russes avec ce sentiment de supériorité très suffisant basé sur, qu’il s’agisse d’invasions dans d’autres pays ou de victoires dans des tournois sportifs, d’organiser des championnats du monde, de gagner aux Jeux olympiques avec du dopage et des trucs comme ça.
« Mais c’est un exercice très coûteux. Ce n’est pas comme si les Russes soutiendraient ce régime quoi qu’il arrive, non. Ils soutiennent le régime parce qu’ils reçoivent de l’argent de l’État.
« Parce que Poutine est capable, grâce à cet argent du pétrole et du gaz, d’organiser des championnats du monde et d’acheter des victoires dans des tournois sportifs, de maintenir cette image de la Russie en tant qu’empire. »
Il n’a pas encore proposé de plans énergétiques pour une interdiction du gaz, malgré une stratégie visant à éliminer progressivement les importations d’ici 2027.
L’eurodéputé espagnol Luis Garicano a lancé une attaque cinglante contre la Commission européenne pour son retard continu, arguant qu’elle « n’essaie même pas ».
Il a déclaré lors d’un discours adressé à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen au Parlement européen : « Présidente von der Leyen, une interdiction de gaz est possible. Nous n’essayons même pas.
« Si l’Europe n’arrête pas de financer Poutine, l’histoire ne nous verra pas comme des spectateurs. L’histoire saura que nous étions complices. »
Il a poursuivi : « Notre dépendance à l’énergie, notre argent, permet de tuer des Ukrainiens, de tuer des compatriotes européens dont le seul crime était de croire en nos libertés.
« N’est-il pas clair que notre gaz est teinté de sang ? »