Le président de la Commission européenne devait faire une annonce sur l’énergie aujourd’hui, mais Mme von der Leyen a reporté l’événement à la semaine prochaine, dans le but d’écouter les propositions paniquées des dirigeants européens lors du sommet de ce soir en Slovénie.
La Commission devrait proposer une « boîte à outils » d’ici la mi-octobre pour aider les États membres à mettre en place des mesures à court terme pour faire face à la flambée actuelle des prix du gaz et de l’électricité.
Les ministres des Finances de la zone euro réunis lundi à Luxembourg ont évoqué la forte hausse des prix de l’énergie, pour laquelle la France, l’Espagne et la Grèce appellent à une réponse européenne.
Outre les mesures que plusieurs États membres ont déjà prises ou s’apprêtent à prendre pour réduire l’impact de la hausse des prix du gaz et de l’électricité sur la facture des citoyens et des entreprises, « il est également temps d’avoir une réponse européenne », a déclaré le ministre français Bruno. Le Maire à son arrivée au Luxembourg.
« Ce n’est pas un problème que nous pouvons aborder au niveau national. Nous avons besoin d’une réponse européenne coordonnée », a ajouté sa collègue espagnole, Nadia Calvino.
Le Français a pointé une faille majeure du marché européen de l’énergie : l’alignement des prix de l’électricité sur ceux du gaz, qui crée selon lui une situation « injuste et inefficace » tant pour les citoyens que pour les entreprises, mais également inacceptable dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Outre le découplage des prix du gaz et de l’électricité, Bruno Le Maire a proposé une meilleure régulation des stocks de gaz, ce que Nadia Calvino voit dans la création d’une réserve stratégique européenne de gaz, avec des achats groupés pour mieux faire face aux grands fournisseurs internationaux.
L’idée serait aussi d’établir un lien direct au niveau européen entre les coûts moyens de production d’électricité dans chaque pays et les prix payés par les consommateurs, via des contrats à long terme ou des tarifs réglementés, comme plusieurs États membres l’ont déjà fait.
Face à la volatilité du marché du gaz, Le Maire a une nouvelle fois fait l’éloge de l’énergie nucléaire, que son pays souhaite que l’UE reconnaisse comme respectueuse de l’environnement, ce que d’autres pays, l’Allemagne en tête, refusent.
LIRE LA SUITE: Ralentissement de l’économie allemande alors que l’économie automobile plonge
Les dirigeants de l’UE discuteront des propositions lors d’un sommet de l’UE ce soir.
Et les ministres de l’environnement discuteront également de l’aggravation de la crise lors de leur réunion à Luxembourg mercredi.
Les ministres examineront également attentivement l’impact de la hausse de l’inflation, qui est passée de 3% en août à 3,4% en septembre dans la zone euro, selon une estimation rapide de l’office statistique Eurostat.
Mais cela ne semble pas trop les inquiéter.
Alors que les décideurs politiques voient cela comme un effet de la hausse des prix de l’énergie, ils le considèrent comme étant plus largement lié à la forte reprise économique post-Covid et donc de nature temporaire.
Le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, a déclaré qu’il s’attend à une baisse de l’inflation l’année prochaine.