Plan directeur du Brexit de Lord Frost : TROIS textes législatifs clés selon le Royaume-Uni doivent être démolis

Lord Frost fait le point sur le protocole d’Irlande du Nord

L’analyse d’Express.co.uk du protocole suggère que sur les 19 articles de l’accord sur le Brexit, trois devront être révisés pour répondre aux demandes du Royaume-Uni. Lord Frost a dévoilé mercredi un document de commande de 28 pages indiquant les domaines du traité international qui doivent être renégociés afin de sauver l’accord.

Lord Frost a averti que la Grande-Bretagne « ne peut pas continuer » avec l’accord mis en œuvre sous sa forme actuelle.

Il a averti que le seuil avait été atteint pour que le Royaume-Uni déclenche les mécanismes juridiques décrits dans l’accord de l’article 16 pour suspendre le protocole si l’UE refusait d’engager des pourparlers sur ses demandes.

Il a déclaré : « Il est clair que les circonstances existent pour justifier l’utilisation de l’article 16.

« Néanmoins, nous avons conclu que ce n’était pas le bon moment pour le faire.

Les demandes de Lord Frost nécessiteraient trois changements de traité

Les demandes de Lord Frost nécessiteraient trois changements de traité (Image : PA)

« Au lieu de cela, nous voyons une opportunité de procéder différemment, de trouver une nouvelle voie, de chercher à convenir avec l’UE par le biais de négociations d’un nouvel équilibre dans nos arrangements couvrant l’Irlande du Nord dans l’intérêt de tous. »

L’UE a jusqu’à présent rejeté les demandes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré hier : « L’UE continuera à faire preuve de créativité et de flexibilité dans le cadre du protocole.

« Mais nous ne renégocierons pas.

« Nous devons assurer conjointement la stabilité et la prévisibilité en Irlande du Nord. »

La déclaration met le Royaume-Uni sur une trajectoire de collision avec Bruxelles, les articles 5, 10 et 12 du Protocole exigeant tous des changements pour répondre aux demandes de Lord Frost.

L'article 5 est responsable des contrôles douaniers bureaucratiques

L’article 5 est responsable des contrôles douaniers bureaucratiques (Image : PA)

Article 5

L’article 5 du protocole d’Irlande du Nord concerne les « douanes et la circulation des marchandises ».

Il décrit l’exigence de la paperasserie bureaucratique qui a causé tant de frictions pour les entreprises cherchant à exporter de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord.

Il dit : « une marchandise importée en Irlande du Nord depuis l’extérieur de l’Union est considérée comme susceptible d’être transférée ultérieurement dans l’Union, à moins qu’il ne soit établi que cette marchandise : ne fera pas l’objet d’une transformation commerciale en Irlande du Nord ; ou remplit les conditions critères établis par le comité mixte.

Les règles signifient essentiellement que toutes les marchandises traversant la mer d’Irlande seront soumises à des contrôles douaniers, quelle que soit leur destination finale.

Les marchandises vendues par des supermarchés tels que Sainsbury’s sont soumises à des contrôles même s’ils n’ont pas de magasins en République d’Irlande et courent donc un risque minime d’entrer dans le marché unique de l’UE.

Selon les propositions de Lord Frost, un nouveau régime de fiducie serait mis en place.

Tous les contrôles sur les marchandises allant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord seraient supprimés si l’entreprise autocertifie que ses produits ne sont pas destinés à être distribués dans l’UE.

Lord Frost a fait valoir que l'article 10 n'était plus nécessaire en raison des lois britanniques prévues

Lord Frost a fait valoir que l’article 10 n’était plus nécessaire en raison des lois britanniques prévues (Image : PA)

Article 10

L’article 10 du protocole d’Irlande du Nord fait référence aux « aides d’État ».

La sous-section indique que l’Irlande du Nord continuera d’être contrainte de respecter les règles de l’UE sur les subventions d’État, même si le Royaume-Uni a quitté le bloc commercial.

Il énonce les règles de l’UE en matière d’aides d’État « s’appliquent au Royaume-Uni, y compris en ce qui concerne les mesures de soutien à la production et au commerce de produits agricoles en Irlande du Nord, en ce qui concerne les mesures affectant les échanges entre l’Irlande du Nord et l’Union qui sont soumis à ce protocole ».

Si la Commission européenne estime que le Royaume-Uni a agi illégalement en vertu du droit de l’UE en accordant des aides d’État à l’Irlande du Nord, Bruxelles peut intervenir.

Lord Frost soutient que les termes du projet de loi britannique sur le contrôle des subventions signifient que l’article 10 n’est plus nécessaire car la Grande-Bretagne a introduit ses propres règles en matière d’aides d’État similaires à celles de l’UE.

La Cour européenne de justice est chargée de superviser le protocole actuellement

La Cour européenne de justice est chargée de superviser le protocole actuellement (Image : PA)

Article 12

L’article 12 du traité international concerne « la mise en œuvre, l’application, la surveillance et l’exécution » du Protocole.

Il indique qu’il incombera au Royaume-Uni de veiller à ce que l’Irlande du Nord continue de respecter les dispositions nécessaires du droit de l’UE.

Si l’UE estime que le Royaume-Uni a enfreint les règles fixées par Bruxelles, la Commission peut engager une action en justice.

« La Cour de justice de l’Union européenne a la compétence prévue par les traités à cet égard », selon le protocole.

Les propositions de Lord Frost visant à modifier le traité entraîneraient la suppression de la Cour de justice de l’UE en tant qu’organe responsable de l’application du protocole.

Il dit vouloir adopter un cadre de traité « normal » dans lequel un arbitre indépendant supervise le protocole.