Le Dieselgate explique : cinq constructeurs automobiles sont jugés pour fraude en matière d'émissions

Cinq grands constructeurs automobiles – Mercedes, Ford, Peugeot/Citroën, Renault et Nissan – font face à un procès devant la Haute Cour dans le cadre de l’un des plus grands recours collectifs de l’histoire du Royaume-Uni pour fraude présumée en matière d’émissions.

Le procès, qui a débuté lundi, se concentre sur des accusations selon lesquelles les entreprises auraient installé des « dispositifs d’invalidation » pour produire des lectures artificiellement basses des émissions d’oxyde d’azote. Un dispositif d’invalidation est un logiciel qui modifie les performances du moteur pendant les tests. Environ 220 000 automobilistes sont directement impliqués dans cette phase de l’affaire, les réclamations affectant potentiellement jusqu’à 1,6 million de propriétaires de voitures au Royaume-Uni. En fonction du résultat, neuf autres constructeurs pourraient faire face à des procédures similaires.

Le scandale, surnommé « dieselgate », est apparu pour la première fois en 2015 lorsque les régulateurs américains ont découvert que Volkswagen avait installé ces dispositifs pour contourner les normes d’émissions.

La Haute Cour du Royaume-Uni a statué en 2020 que Volkswagen avait enfreint les règles de l’UE, ce qui a conduit l’entreprise à régler à l’amiable 193 millions de livres sterling avec des conducteurs britanniques, dans le cadre de paiements dépassant 32 milliards d’euros (environ 27,8 milliards de livres sterling) dans le monde.

Les avocats des automobilistes affirment que les dispositifs mortels ont induit les clients en erreur sur l’impact environnemental de leurs voitures, qui, selon eux, émettent toujours une pollution nocive sur la route.

Ils prétendent que cette tromperie a exposé des millions de personnes à des niveaux dangereux d’oxydes d’azote, ce qui pourrait avoir des conséquences potentielles sur la santé.

Les cinq fabricants ont nié tout acte répréhensible. Mercedes insiste sur le fait que ses mécanismes de test étaient techniquement et légalement justifiés. Renault et Stellantis, propriétaire de Peugeot et Citroën, ont déclaré que les véhicules étaient conformes à la réglementation au moment de la vente.

Ford a qualifié ces affirmations de « sans fondement », tandis que Nissan a affirmé qu’il respectait pleinement les règles du marché.

Le procès en cours déterminera si les systèmes enfreignent la loi sur les émissions, et le jugement devrait être rendu à l’été 2026.

Si le tribunal se prononce contre les constructeurs automobiles, un procès de suivi à l’automne 2026 décidera des niveaux d’indemnisation.

Les avocats ont déclaré que le verdict pourrait révéler « l’un des abus de confiance les plus flagrants des entreprises des temps modernes ».