Nicolas Esturgeon et Humza Yousaf se sont retrouvés mêlés à une querelle d’évasion fiscale qui a vu le SNP accusé d’hypocrisie.
La secrétaire écossaise aux Finances, Shona Robison, a refusé de commenter les affirmations selon lesquelles les deux anciens premiers ministres tentaient de « potentiellement éviter » de payer davantage d’impôts via un stratagème juridique.
Mme Sturgeon et M. Yousaf ont présidé à d’importantes hausses d’impôts pour les revenus moyens en Écosse, insistant sur le fait que ceux qui ont les plus grosses épaules devraient payer davantage.
Tous deux ont créé des sociétés anonymes pour générer des revenus externes, versant 25 % de leurs bénéfices, qui peuvent être perçus sous forme de dividendes et ne sont pas soumis à l’assurance nationale.
Le député conservateur écossais Murdo Fraser a demandé à Mme Robison si elle pensait que cela était « hypocrite » lors d’un affrontement à Holyrood mardi 19 novembre.
Il a demandé : « Le secrétaire du Cabinet serait-il d’accord avec moi que tout député ou même tout ancien Premier ministre qui a voté pour ces hausses d’impôts paralysantes et contre-productives sur les hauts revenus, et qui crée ensuite une entreprise privée dans laquelle les futurs revenus seront versés, pourrait potentiellement comme moyen d’éviter les impôts plus élevés pour lesquels ils ont voté, est-il coupable de l’hypocrisie la plus scandaleuse ? »
Mme Robison, amie et alliée de longue date de Mme Sturgeon et de M. Yousaf, a déclaré qu’elle n’allait pas commenter la situation individuelle ou la position de qui que ce soit sur de telles questions.
Fergus Ewing, rebelle du SNP, a demandé à Mme Robison si elle craignait que les recettes fiscales globales provenant de l’impôt sur le revenu soient réduites par « certaines personnes » qui choisissent de créer une société à responsabilité limitée et semblent ensuite capables d’insérer dans cette société des revenus provenant de redevances sur les livres ou de droits d’auteur. apparitions à la télévision, réduisant ainsi leur obligation fiscale.
Mme Robison a refusé de donner des détails, insistant sur le fait qu’elle travaille avec le HMRC pour soutenir des mesures « très fortes » pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, selon le Express quotidien écossais.
Selon elle, rien ne prouve que les contribuables écossais soient plus susceptibles d’adopter un comportement non conforme que dans le reste du Royaume-Uni.
La querelle est survenue alors que les députés s’affrontaient au sujet d’un rapport de l’Institut d’études fiscales (IFS) avertissant que les modifications fiscales pourraient avoir « légèrement réduit » les revenus de Holyrood.
Les experts de l’IFS ont souligné qu’il existe un « degré important d’incertitude quant à l’ampleur des effets », mais ont déclaré que deux études du HMRC suggèrent que « les augmentations précédentes du taux maximum d’impôt sur le revenu en Écosse auront légèrement réduit les recettes plutôt que de les augmenter légèrement ».
M. Fraser, porte-parole des conservateurs écossais en matière d’économie, a déclaré que ces avertissements devraient être un signal d’alarme pour le SNP.
Mme Robison a déclaré : « L’IFS a clairement indiqué qu’elle n’avait aucune preuve définitive d’une quelconque réduction suggérée des revenus générés par les plus hauts revenus d’Écosse au cours des dernières années. »
M. Fraser a déclaré : « Je voudrais simplement citer directement David Phillips de l’Institute of Fiscal Studies, qui a déclaré : « Il est peu probable que les augmentations du taux d’imposition le plus élevé entraînent une augmentation importante, les preuves de la première des réformes écossaises en 2018/19 suggérant qu’elles peut même réduire les revenus. Ce sont ses mots, pas les miens.
« Ces avertissements de l’Institut d’études fiscales devraient être un signal d’alarme pour le SNP. Pendant des années, nous avons averti qu’une augmentation continue des impôts sur les plus hauts revenus serait contre-productive.
« Le même message est venu du monde des affaires écossais et nous entendons maintenant celui du respecté et indépendant Institute of Fiscal Studies.
« Alors le gouvernement écossais va-t-il enfin écouter tous ces avertissements, donner la priorité à la croissance économique dans son prochain budget et s’engager à réduire la pression fiscale sur les familles écossaises qui travaillent dur plutôt que de l’augmenter davantage ? »
Mme Robison a répondu : « Permettez-moi de le répéter, les IFS indiquent clairement que les incertitudes associées à l’impact comportemental de notre politique fiscale sont en effet très élevées. »
Dans le cadre du régime fiscal actuel, les Ecossais gagnant 26 562 £ par an ou plus paient plus d’impôt sur le revenu que ceux du reste du Royaume-Uni.
Alors qu’une personne avec un revenu annuel de 25 000 £ paie 23 £ de moins par an en Écosse qu’ailleurs au Royaume-Uni, une personne avec un salaire annuel de 50 000 £ paie 1 540 £ de plus par an en Écosse.
Cela s’élève à 3 346 £ de plus pour ceux qui gagnent 100 000 £ par an ou plus en Écosse.