L’Italie pourrait bientôt organiser un référendum national sur la réduction de moitié du nombre d’années dont les résidents non européens doivent vivre dans le pays avant de pouvoir demander la citoyenneté.
Actuellement, les ressortissants de pays tiers doivent vivre 10 ans dans ce pays méditerranéen avant de pouvoir devenir citoyens italiens.
Les militants tentent depuis des années de modifier la loi et de faciliter l’acquisition de la nationalité italienne par les étrangers.
Ils ont désormais réussi à recueillir suffisamment de signatures auprès du public pour imposer un référendum.
La campagne a été organisée par des politiciens de l’opposition et des organisations à but non lucratif comme Oxfam Italia, qui souhaitent réduire le nombre d’années de 10 à cinq.
« Nous l’avons fait ! En très peu de jours, 500 000 citoyens ont signé pour le #CitizenshipReferendum », a déclaré mardi le député d’opposition Riccardo Magi sur ses réseaux sociaux.
L’Italie est quelque peu à l’écart en ce qui concerne les critères de résidence pour les étrangers.
Réduire de moitié le temps dont disposent les ressortissants de pays tiers pour vivre en Italie à des fins de résidence permettrait à Rome d’aligner Rome sur d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, la France, le Portugal, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Plusieurs tentatives ont été faites pour modifier la loi depuis 1999, mais en vain.
Magi, membre du parti de gauche +Europa, a déclaré que les militants et ceux qui ont signé la pétition poussent pour « quelque chose de simple, presque banal : ceux qui choisissent l’Italie pour vivre, étudier, aimer et grandir, ceux qui imaginent leur avenir dans notre pays, sont italiens ».
« Et ce n’est que le premier pas vers une loi plus juste qui reconnaît chacune de leurs filles, chacun de leurs fils comme Italiens », a-t-il ajouté.
Les deux hautes cours italiennes doivent désormais approuver toute demande d’organisation d’un référendum avant que celui-ci puisse avoir lieu.
Le résultat du plébiscite ne sera valable que s’il y a au moins 50 pour cent de participation électorale.
Selon les militants, environ 2,5 millions d’étrangers bénéficieraient de toute modification de la loi.
Cependant, le gouvernement italien actuel souhaite maintenir le statu quo, tout en continuant d’adopter une position ferme en matière d’immigration.
La Première ministre Giorgia Meloni a déclaré que 10 ans de résidence constituaient « une période raisonnable pour obtenir la citoyenneté » et qu’elle ne voyait « pas la nécessité de modifier » la loi.