Le président français Emmanuel Macron a reconnu que l’Union européenne à elle seule pourrait ne pas suffire à contrer les menaces posées par la Russie.
Il a souligné l’importance de travailler en étroite collaboration avec les partenaires non-UE, y compris le Royaume-Uni, pour construire un cadre de sécurité européen global.
S’adressant à The Economist, Macron a réfléchi à l’évolution du paysage sécuritaire, soulignant divers risques auxquels l’Europe est confrontée.
« Nous avons des risques liés aux missiles russes », a-t-il expliqué. « Nous avons le risque nucléaire russe… et peut-être le risque de prolifération en Iran et dans d’autres pays. »
Ces préoccupations ont conduit Macron à appeler à une approche stratégique de la sécurité européenne qui implique non seulement les États membres de l’UE mais aussi d’autres pays européens.
Le président français a également souligné la nécessité d’une approche européenne unifiée de la sécurité, tout en préservant la souveraineté de chaque pays.
« Nous avons besoin d’une discussion stratégique approfondie avec tous les Européens qui sont prêts à le faire », a-t-il déclaré, évoquant le rôle du Royaume-Uni en tant que « partenaire privilégié » de la France en termes de coopération en matière de sécurité. Cela suggère que même après le Brexit, le Royaume-Uni a un rôle crucial à jouer dans la stratégie de défense européenne.
Le dirigeant français a abordé le rôle de la dissuasion nucléaire dans la défense européenne, précisant qu’il s’agit d’une décision souveraine pour la France.
Il a toutefois indiqué qu’un débat plus large sur la défense européenne devait inclure les capacités nucléaires. « Si nous voulons construire un concept stratégique de défense commune efficace et crédible… les armes nucléaires doivent être incluses dans le débat », a déclaré Macron. Il a souligné que cela devrait se faire dans le respect des règles existantes et de la souveraineté de chaque pays concerné.
Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que l’Union européenne n’était « pas suffisante » à elle seule pour garantir la sécurité de l’Europe, Macron s’est décrit comme un pragmatique.
« Je crois très profondément en l’Europe », a-t-il déclaré. Il a toutefois noté que l’UE ne se considère pas traditionnellement comme une puissance militaire, se concentrant davantage sur l’intégration économique et politique.
Macron a suggéré qu’un cadre de sécurité européen commun ne devrait pas se limiter aux États membres de l’UE, mentionnant l’importance des partenariats avec des pays tiers comme la Norvège et le Royaume-Uni.
Il a ajouté : « Ce serait une erreur d’exclure des pays qui n’ont jamais fait partie de l’UE, ou qui l’ont été récemment, comme la Norvège, le Royaume-Uni ou les Balkans. Nous avons des programmes de missiles communs, y compris avec les Britanniques. »
Les commentaires de Macron interviennent alors que les pays européens continuent de faire face aux menaces sécuritaires croissantes de la Russie, en particulier à la lumière du conflit en cours en Ukraine. Son appel en faveur d’une approche plus large et plus inclusive de la défense européenne souligne la nécessité d’une plus grande solidarité et coordination à travers le continent, au-delà des structures traditionnelles de l’UE.