Les dirigeants de l’Union européenne se réunissent aujourd’hui pour répondre au besoin urgent d’un soutien financier à l’Ukraine, 26 des 27 pays membres étant d’accord sur le fait que la sécurité de l’Europe est en jeu. Cependant, l’unité se heurte à un formidable obstacle : le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui reste inébranlable dans sa résistance.
La guerre en Ukraine, au point mort deux ans après l’invasion russe, laisse l’économie du pays dans un besoin urgent de soutien. Les discordes politiques au sein de l’UE et des États-Unis entravent cependant l’aide financière à long terme dont l’Ukraine a besoin, avec plus de 100 milliards de dollars en jeu.
En décembre, les 26 dirigeants sont parvenus à un accord sur un paquet substantiel s’élevant à 50 milliards d’euros (54 milliards de dollars) de 2022 à 2027. De plus, l’Ukraine a été désignée comme candidate à l’adhésion à l’UE, une décision qu’Orban a approuvée à contrecœur.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné l’importance de garantir cet accord pour la crédibilité et le soutien constant à l’Ukraine. Toutefois, le montage financier s’inscrit dans le cadre d’une révision du budget septennal de l’UE, qui nécessite une approbation unanime.
Markus Korhonen, associé principal en renseignement stratégique au sein du cabinet de conseil en risques géopolitiques S-RM, a exprimé des réserves quant à l’aliénation de la Hongrie.
Dans une note envoyée à Express.co.uk, il a prévenu : « Sacrifier la Hongrie pourrait bien déclencher des fractures plus larges et risquer de désintégrer l’UE. »
Korhonen a souligné la difficulté d’amener les 26 États membres à s’entendre sur une mesure aussi drastique, citant l’isolement croissant de la Hongrie au sein de l’UE.
Il a ajouté : « Le recours à une mesure aussi drastique ne sera pas facile pour les membres de l’UE qui craignent que si cet outil est utilisé contre la Hongrie, cela créerait un précédent pour une utilisation future contre eux sur des questions d’état de droit ou de droits des minorités dans leur pays. »
Orban, connu pour ses liens étroits avec la Russie, est irrité par la décision de la Commission européenne de geler l’accès de la Hongrie à certains fonds du bloc en raison d’inquiétudes concernant un recul démocratique. En réponse, la Hongrie a exercé son droit de veto sur diverses questions au sein de l’UE et de l’OTAN.
L’isolement d’Orban dans l’UE s’est intensifié après que la Pologne a rejeté le parti eurosceptique Droit et Justice en 2023, perdant ainsi un allié clé. L’Italie, sous la direction du Premier ministre Giorgia Meloni, a également évolué vers une approche plus centriste à l’égard de l’aide à la Russie et à l’Ukraine.
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, autrefois considéré comme un allié potentiel de la Hongrie, a indiqué son soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et au programme d’aide, compliquant encore davantage la position de la Hongrie.
Orban, qui n’a pas parlé aux journalistes en entrant dans la réunion à Bruxelles, reste provocateur malgré la pression croissante.